Le lac Chungará, joyau du parc Lauca
Un cadre naturel unique
Le lac Chungará s’étend au cœur de la province de Parinacota, dans la région d’Arica y Parinacota, au nord du Chili. Faisant partie intégrante du parc national Lauca, ce lieu est accessible à seulement 192 kilomètres d’Arica et 54 kilomètres de Putre. À l’extrémité est du lac, la frontière bolivienne n’est qu’à 9 kilomètres, accentuant son rôle de carrefour entre les merveilles naturelles de l’Altiplano andin. Formé il y a environ 18 000 ans, le lac Chungará est né de l’effondrement du volcan Parinacota. Cet événement géologique a provoqué une avalanche de débris qui, en bloquant les écoulements naturels, a permis à l’eau des glaciers de s’accumuler et de donner naissance au lac tel qu’on le connaît aujourd’hui. Bien qu’il doive son existence au Parinacota, la région est également marquée par la proximité du volcan Ojos del Salado, le plus haut volcan actif du monde. Avec une superficie de 21,5 km² et une profondeur maximale de 40 mètres, le lac Chungará est l’un des plus grands lacs d’altitude au monde. Ses eaux, d’une température oscillant entre 8 °C et 12 °C, abritent une richesse écologique et caractéristique de la puna andine.
Cependant, cette oasis d’altitude n’échappe pas aux menaces contemporaines. Le changement climatique perturbe progressivement son équilibre hydrique, notamment par la fonte des glaciers environnants. Les scientifiques observent également des modifications dans les cycles de reproduction des espèces d’oiseaux migrateurs, soulignant la fragilité croissante de cet environnement. Pour protéger ce patrimoine naturel exceptionnel, le parc national Lauca met en œuvre des mesures strictes de conservation. Ces initiatives, en collaboration avec les communautés locales, visent à concilier découverte touristique et respect de l’écosystème.
La biodiversité du lac
À proximité du lac, une centaine d'espèces animales s'adaptent aux conditions extrêmes de la haute altitude, évoluant dans un écosystème fragile entre eaux cristallines et volcans imposants. Les oiseaux constituent un élément majeur de cet écosystème. Parmi les plus emblématiques, les trois flamants endémiques – le flamant du Chili, le flamant de James et le flamant des Andes – évoluent sur les eaux cristallines du lac, leurs longues pattes colorées contrastant avec la surface. On trouve également la mouette andine, qui survole les rives, ainsi que le tagua géant, un oiseau aquatique rare. Les camélidés peuplent les rives et les hauts plateaux alentours. Les vigognes, élégants représentants de cette famille, paissent avec grâce dans les bofedales, tandis que les alpagas, élevés par les communautés locales, ajoutent une touche de caractère au paysage. Plus discrets, les tarucas, communément surnommés huemuls del norte, se déplacent silencieusement entre les montagnes. Les viscaches, petits rongeurs de la famille des chinchillas, se faufilent dans les rochers volcaniques, tandis que le renard de Magellan explore les zones plus basses à la recherche de nourriture. Le suri, un nandou andin, complète ce groupe, errant dans les steppes désertiques et les montagnes.
Autour du lac Chungará, la flore révèle une étonnante diversité malgré les conditions extrêmes. Parmi les plantes les plus emblématiques, on trouve les yaretas, des coussinets végétaux typiques des Andes, qui forment des touffes compactes et arrondies, croissant très lentement, à peine quelques millimètres par an. On peut également observer la chachacoma, une plante résistante aux hautes altitudes, ainsi que la llareta, une espèce qui se distingue par ses rosettes denses. La paja brava, une graminée robuste, occupe les zones plus ouvertes. La tola, un petit buisson aux tiges ligneuses, et le queñoa, un arbuste résistant au gel, complètent cette diversité végétale, adaptées aux conditions extrêmes de l'altitude.
Visiter le lac Chungará
Quand visiter ?
Bien que le lac soit accessible toute l'année, les mois de mai, août, septembre et octobre sont considérés comme les plus propices à une visite. Durant cette période, les précipitations sont rares, les températures plus agréables et stables, et la faune locale particulièrement active. En prime, ces mois sont moins fréquentés, offrant une expérience plus paisible pour les visiteurs.
En revanche, il est conseillé d’éviter les mois de janvier à début avril. Ces derniers correspondent à la saison des pluies, connue sous le nom d’hiver bolivien, qui peut engendrer de fortes précipitations, des risques de débordements et des tempêtes. Cela peut compliquer l'accès à certaines zones et limiter les activités dans le parc.
Les mois de juin et juillet marquent la période la plus sèche, mais ce sont aussi les mois les plus froids de l'année. Les températures, déjà basses en raison de l’altitude, peuvent descendre considérablement, ce qui peut rendre certaines activités moins agréables.
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