Dans les coulisses de Cerro Guido, l’estancia aux portes du parc Torres del Paine

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Dans les coulisses de Cerro Gu...
Blottie à l’entrée du parc national Torres del Paine et au pied des Andes, l’estancia Cerro Guido garde précieusement l’empreinte du temps et des traditions. Sa situation unique en fait le point de départ idéal pour s’immerger dans l’authenticité patagonienne et la nature sauvage, grâce aux différentes explorations guidées par des experts locaux. Pour vous faire découvrir ce lieu exceptionnel, nous sommes allés à la rencontre de son gérant, véritable gardien de ce joyau emblématique de la Patagonie.
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Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

Depuis près de 4 ans, Sebastian Gomez dirige l’estancia Cerro Guido avec une vision claire : créer une harmonie entre patrimoine humain et richesse naturelle.

Pour lui, la découverte des trésors de la Patagonie passe nécessairement par la compréhension de sa culture et du mode de vie de ses habitants.

À travers son regard, découvrez l’essence même de cette estancia d’exception.

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Qui sont les personnes derrière la création de l’estancia et quelle est son histoire ?

Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

L’Estancia Cerro Guido a été fondée en 1906 par la Sociedad Explotadora Tierra del Fuego. C’était une des premières entreprises à se lancer dans l’élevage de bétail en Patagonie, et elle a considérablement marqué le développement de la région tout au long du 20e siècle.

Depuis ses débuts, Cerro Guido est restée une estancia tournée vers la production ovine. En 1995, les propriétaires actuels avaient pris le relais et ont poursuivi cette tradition. Puis, plus récemment, en 2019, nous avons créé une fondation pour préserver l’esprit de la Patagonie, en mettant l’accent sur un tourisme durable et la protection de la faune.

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Qui a décidé et quand d’ouvrir l’estancia au public, et quelles ont été leurs motivations ?

Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

Les propriétaires ont décidé en 2011 d’ouvrir l’estancia au public. Ils se sont laissés inspirer par le développement du tourisme à Torres del Paine, qui attirait de plus en plus de visiteurs.

Ils ont fait quelques petites rénovations pour pouvoir accueillir des touristes intéressés par des expériences typiques patagonnes, comme el cordero al palo – l’agneau à la broche – et les balades à cheval. Au début, c’était plus une hostería, avec un hébergement et des activités rurales assez simples, mais au fil du temps, nous avons vraiment priorisé la qualité et le confort.

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Combien de familles travaillent actuellement ici et comment organisent-elles leur vie quotidienne ?

Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

En ce moment, il y a environ 90 personnes qui travaillent à l’estancia. Elles se répartissent entre différents secteurs : 60 dans le tourisme, 5 dans la fondation et 25 dans l’élevage. En haute saison, environ 110 personnes résident ici, tandis qu'en hiver, ce nombre chute à 45. La communauté est surtout composée de familles, avec 8 enfants qui vont à l’école, située au sein de l’estancia. Et parmi ces familles, vivent des éleveurs, des carabiniers, et aussi des employés municipaux.

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Quels avantages offre l’emplacement géographique de l’estancia ?

Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

Alors, en parlant de son emplacement, l’estancia couvre une vaste étendue, 107 000 hectares, ce qui permet déjà d’avoir une perspective incroyable sur la région. Et ce qui est génial, c’est que nous sommes à seulement 35 minutes du parc national Torres del Paine, donc nous sommes très bien situés pour ceux qui veulent explorer la Patagonie. En plus, nous sommes bordés à l’est et au nord par l’Argentine, ce qui rend l’endroit encore plus stratégique.

Les visiteurs peuvent profiter de paysages variés, entre les vues sur les Torres et la steppe, et ceci donne une expérience totalement unique et privilégiée de cet environnement exceptionnel. 

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Pouvez-vous nous parler des animaux qui peuplent l’estancia et de la manière dont vous cohabitez avec la faune locale ?

Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

Ici à l’estancia, nous avons environ 10 000 moutons, 900 bovins, 80 chevaux domestiqués et entre 350 et 500 chevaux sauvages. Aux alentours, de nombreux animaux endémiques de la Patagonie trouvent refuge, dont les célèbres pumas, les condors, les guanacos, les chats de Geoffroy, les nandous et bien d’autres.

La relation que nous entretenons avec eux repose sur un profond respect et une volonté de coexistence. Nous mettons tout en œuvre pour que l’élevage et la conservation de la faune sauvage se complètent harmonieusement, sans perturber l’équilibre naturel.

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Comment parvenez-vous à équilibrer l’élevage et le tourisme tout en protégeant l’environnement ?

Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

Pour protéger les animaux, nous avons développé et adopté plusieurs mesures. Par exemple, pour réduire les attaques de pumas sur nos moutons, nous utilisons des chiens protecteurs de troupeaux, comme le Berger des Montagnes des Pyrénées et le Maremma. Ces chiens ont prouvé leur efficacité en éloignant les carnivores sans nuire à l’écosystème local.

En parallèle, nous avons mis en place des dispositifs lumineux dissuasifs, qui émettent des éclats de lumière aléatoires durant la nuit pour simuler la présence humaine et ainsi les éloigner des zones sensibles. Nous utilisons également des caméras-trappes pour suivre les comportements des carnivores et nous assurer que les populations de pumas et autres prédateurs restent bien gérées, tout en permettant une observation discrète de leur présence.

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C'est encourageant et prometteur toutes ces initiatives mises en place ! À quoi ressemble donc une journée typique à l’estancia ?

Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

Une journée ici, elle est centrée sur la nature et la vie rurale. Les travaux commencent tôt le matin, et cela dépend bien sûr de la saison. Par exemple, décembre, c’est le mois où il y a le plus de travail : les gauchos sont à fond dans la tonte, le marquage, les bains, la séparation des agneaux, et le déplacement du bétail vers les pâturages d’été. Ce qui est sympa, c’est que les visiteurs peuvent s’impliquer dans ces activités quotidiennes et profiter aussi des paysages incroyables autour de l’estancia.

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Quels sont vos moments préférés de l’année à l’estancia et pourquoi ?

Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

Personnellement, mes mois préférés à l’estancia sont avril et juillet. En avril, c’est incroyable avec les couleurs de l’automne : les forêts se teintent de jaune, d’orange et de rouge, et le climat en Patagonie est très agréable, avec moins de vent, parfait pour faire des photos. En juillet, l’hiver s’installe, avec des paysages enneigés et une tranquillité totale. C’est aussi la meilleure période pour observer les pumas, qui sont plus actifs à ce moment-là.

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Vous avez évoqué l’hiver comme une période privilégiée. Pourriez-vous nous partager vos impressions sur cette saison ?

Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

Effectivement, l’hiver à l’estancia, c’est vraiment une expérience à part entière. Bien sûr, les températures peuvent descendre jusqu’à -18 °C certains jours, mais en général, elles varient entre -5 et 4 °C. Ce qui est formidable, c’est l’atmosphère : les couleurs du paysage, la tranquillité, et la possibilité de marcher sur la neige, tout ceci rend l’hiver vraiment spécial. En plus, la faune emblématique est plus présente en cette saison, ce qui ajoute une certaine magie au séjour.

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Cela donne envie ! Et concernant l’autosuffisance, l’estancia possède-t-elle en matière de ressources essentielles comme l’eau et l’électricité ? Quels sont les plus grands défis auxquels vous faites face ?

Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

L’estancia est plutôt autonome quand il s’agit des ressources essentielles comme l’eau et l’électricité, ce qui permet de fonctionner sans souci tout au long de l’année. Nous disposons de deux retenues d’eau, l’une de 5 et l’autre de 8 millions de mètres cubes. Pour l’électricité, nous utilisons trois générateurs : deux à gaz et un au diesel. Mais l’idée, c’est de passer à 200 panneaux solaires dans l’avenir, ce qui couvrirait tous nos besoins en énergie.

Un des plus gros défis que nous rencontrons, c’est de trouver une nouvelle façon d’élever nos animaux qui respecte à la fois les normes environnementales et touristiques. En plus de ça, nous devons faire face à des problèmes comme la sécheresse et l’érosion des sols. Pour y répondre, nous mettons en place des pratiques régénératrices qui visent à garantir la durabilité de l’élevage à long terme.

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L’estancia semble être un lieu où les traditions sont encore bien vivantes. Quelles sont les connaissances ou pratiques ancestrales qui y sont préservées, et quel aspect de cette vie rurale vous semble le plus précieux au quotidien ?

Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

Les traditions gauchas, elles sont toujours là, bien vivantes. C’est l’héritage des premiers colons de la Patagonie, du XIXe siècle, et ça fait encore partie de notre quotidien. Les gauchos, aussi appelés baqueanos, font perdurer cette influence à travers leur manière de s'habiller, la musique, la gastronomie et, bien sûr, la consommation de maté.

Ce que j’apprécie le plus, c’est la tranquillité des lieux, le fait d’être constamment en contact avec la nature et la faune sauvage. Vivre dans un endroit comme celui-ci, c’est en fait un privilège ! Ça nous inspire au quotidien et c’est un apprentissage constant.

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Pour conclure, qu’est-ce qui distingue Cerro Guido des autres estancias ?

Cerro Guido - Interview Sebastian (clair)

Cerro Guido est tout simplement unique ! Son immense territoire permet d’explorer des endroits très reculés, que ce soit à cheval, à pied, à vélo ou en voiture. Cette exclusivité, alliée à la vie d’élevage et à l’opportunité de vivre au plus près du quotidien des gauchos, qui sont sans doute les meilleurs guides qui soient, fait de l’estancia une expérience inoubliable, idéale pour un premier séjour en Patagonie. Nos engagements, visibles dans toutes nos actions, font également partie de ce qui rend cette estancia si spéciale.

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Marilys

Avec plusieurs années d'expérience en communication et marketing digital, Marilys est l'experte derrière tous les contenus publiés chez Korke, ainsi que les supports personnalisés pour nos clients.

Son parcours antérieur, réalisé à l'étranger, lui a permis de développer des compétences dans le domaine du commerce international et en community management.

Sa polyvalence et son savoir-faire, associés à sa passion profonde pour le Chili, qu'elle partage avec enthousiasme, font d'elle un atout essentiel.