Copiapó, entre désert et histoire : pourquoi cette ville est unique ?
Une oasis où se rencontrent mer, dunes et volcans
La ville se situe au cœur du désert d'Atacama, où mer, montagnes et lagunes se rencontrent. Elle se trouve dans la vallée de Copiapó, bénéficiant de l'eau de la rivière éponyme, ce qui crée un contraste marqué avec la sécheresse qui l’entoure. En tant que capitale de la IIIe région d'Atacama, elle est proche des Andes, où les volcans dominent l’horizon, et à 75 km de l’océan Pacifique. Elle joue un rôle central dans l’économie du Petit Nord grâce à ses nombreuses ressources minières dont le cuivre, le fer, l’or, le molybdène et d'autres minéraux.
Quelle est l’histoire de Copiapó ?
Il y a plus de 12 000 ans, la vallée était déjà habitée, marquée par les premières traces des cultures El Molle et Las Ánimas. Plus tard, les Diaguitas, un peuple précolombien, y développent une culture avancée, marquée par des techniques agricoles adaptées au désert et un artisanat qui leur est propre. La colonisation espagnole débute en 1540, lorsque Pedro de Valdivia établit un campement dans la vallée, qu'il nomme "Valle de la Posesión". Impressionné par les systèmes d'irrigation des Diaguitas, Valdivia ouvre la voie à l'occupation espagnole du Chili.
La région, qui commence à se structurer avec l'arrivée des colons, possède une longue tradition d’exploitation minière. Dès les premiers peuples indigènes, comme ceux de la culture El Molle, l’or était extrait pour fabriquer des outils et des objets. L’exploitation moderne a débuté au 17e siècle, avec la découverte de riches veines d’or en 1707, et la création du premier trapiche pour traiter ce métal précieux. Cela marque l’essor économique de la zone et, quelques décennies plus tard, en 1744, la fondation de Copiapó, qui deviendra rapidement un centre stratégique pour l’exploitation minière.
Au XIXe siècle, la découverte du gisement d’argent de Chañarcillo en 1832 transforme la ville. Elle devient un pôle prospère de l’exploitation minière, attirant des entrepreneurs et développant les infrastructures locales, telles que le premier chemin de fer du Chili, reliant le secteur à Caldera en 1851. La Guerre du Pacifique (1879-1884) renforce son rôle stratégique, avec le port de Caldera essentiel pour l'approvisionnement des troupes chiliennes. Le XXe siècle voit l'expansion de l’exploitation de l’or, du cuivre et du fer, ainsi que des changements économiques majeurs avec la nationalisation des mines sous Salvador Allende et les réformes sous Pinochet. L'événement marquant du début du XXIe siècle est le sauvetage des 33 mineurs de la carrière San José en 2010, un sauvetage spectaculaire qui attire l'attention du monde entier et souligne l'importance de l’industrie minière pour la région.
Que faire et que voir à Copiapó ? Sites naturels, historiques et culturels
Que voir dans les alentours de Copiapó ?
Ses alentours comprennent des parcs nationaux, des plages paradisiaques et des vestiges historiques et archéologiques. Voici une sélection des principales attractions à découvrir dans la région :
Sites naturels
- Parque Nacional Nevado Tres Cruces : à environ 165 km, ce parc de 59 000 hectares abrite des lagunes écologiquement importantes et une faune diversifiée, dont des flamants des Andes et des vigognes. Le volcan Ojos del Salado, le plus haut volcan actif du monde, domine ce paysage spectaculaire.
- Salar de Maricunga : situé à 3 770 m d’altitude, ce salar est entouré de montagnes enneigées et constitue un refuge pour de nombreuses espèces d'oiseaux.
- Salar de Perdenales : ce salar entouré de montagnes et de volcans se situe à environ 200 km au nord-est, dans une zone des plus arides. Il est caractérisé par une croûte de sel épaisse et des lagunes salines où se regroupent des flamants des Andes et d’autres oiseaux migrateurs. Relativement isolé, il donne une expérience unique de calme et de beauté naturelle, idéale pour ceux qui souhaitent profiter des paysages désertiques.
- Dunes de Copiapó : cette mer de sable de 335 km², formée par des vents puissants, couvre des montagnes et abrite une faune et une flore adaptées aux conditions extrêmes.
Sites culturels et historiques
- Inca del Oro : un site archéologique où l’on peut découvrir des vestiges de l'époque Inca.
- Centre Incaïque de Villa del Cerro : un site historique important avec des ruines datant de l’empire Inca. Un musée local abrite une collection d’objets archéologiques.
- Ruines de Puquios : ancien village minier situé à 60 km à l’est de Copiapó, les vestiges témoignent de l'exploitation du cuivre au 19e siècle.
- Tierra Amarilla : petit village au sud-est de Copiapó, célèbre pour sa jolie église néogothique et le musée de la mine Tránsito, qui présente l’évolution de l’exploitation minière.
- Quebrada de las Pinturas : un site archéologique fascinant avec des pétroglyphes datant de la culture précolombienne Anima, représentant des animaux et des scènes de chasse.
Autres lieux d’intérêt
- Caldera : station balnéaire proche de la cité, dotée de trois belles baies. Le musée d’histoire naturelle présente des fossiles du Miocène et du Pliocène.
- Playa La Virgen : crique isolée qui dispose d’une plage tranquille avec des eaux turquoise, parfaite pour se détendre loin de la foule.
- Bahía Inglesa : à environ 75 km, cette station balnéaire propose des plages de sable blanc et des eaux cristallines idéales pour la baignade, le kitesurf et la plongée sous-marine. Si la chance est au rendez-vous, il est possible d’apercevoir la faune marine, notamment des lions de mer, des dauphins et des baleines.
Fêtes et évènements populaires : ce que vous devez savoir
De nombreuses festivités culturels et religieux s’y déroulent tout le long de l’année. La Fiesta de la Virgen de la Candelaria, début février, attire des milliers de pèlerins venus de tout le Chili pour honorer la Vierge. Danse, musique et cérémonies religieuses rythment ces trois jours de festivités. En avril, la Fiesta de la Vendimia del Valle de Copiapó attire les amateurs de vin pour célébrer la récolte des raisins de cette vallée unique, produisant des vins adaptés au climat désertique. La fête est un mélange de dégustations, de musique folklorique et de danses typiques comme la cueca. En août, la Fiesta de San Lorenzo rend hommage au saint patron des mineurs, avec des rituels et des danses traditionnelles appelées "chinos", qui perpétuent la mémoire du passé minier de la région. Octobre marque un autre moment fort avec la Semana Copiapina, qui célèbre la fondation de la ville à travers des parades, des concerts et des spectacles de rue.
Lors des années où le phénomène du désert fleuri se manifeste, Copiapó accueille le grand Festival del Desierto Florido, une célébration unique qui met en lumière la floraison spectaculaire transformant le désert en un véritable tapis de couleurs. Ce phénomène naturel, qui survient tous les 5 à 7 ans, se dévoile particulièrement dans les zones de Pan de Azúcar et Llanos de Challe, où les fleurs des cactus et autres plantes endémiques éclatent sous l'effet d'une humidité rare dans l'un des espaces naturels les plus arides du monde. Le festival rend hommage à cette explosion de vie avec des événements culturels, des concerts, des expositions artistiques et des visites guidées permettant de découvrir la flore locale, dont le Copiapoa, un cactus endémique qui se distingue par sa couleur vert-gris et ses épines noires ou jaunes.
Les saveurs de Copiapó : une gastronomie entre mer et plaines arides
La cuisine locale, entre mer et terres intérieures, offre une palette de saveurs uniques. Les ceviches, réalisés avec des poissons fraîchement pêchés dans les eaux froides du Pacifique, se mêlent aux plats traditionnels comme le chupe de loco, un gratiné d'ormeaux apprécié dans la région. L’influence des Diaguitas se retrouve dans l’utilisation d’ingrédients ancestraux tels que le quinoa et les différentes variétés de maïs, tandis que les empanadas de aceituna, garnies d’olives cultivées dans la vallée, sont un incontournable local. Le désert, lui, apporte ses fruits, comme les figues de barbarie, le chañar ou encore le copao, qui viennent enrichir la gastronomie de la région.
Comment profiter au mieux de votre séjour à Copiapó ?
Pour vivre pleinement votre expérience dans le petit Nord, prévoyez un séjour d'au moins trois jours. Cette durée vous permettra de découvrir en profondeur la ville, son centre historique, mais aussi de partir à la découverte de ses plages et de ses alentours. Si vous aimez les aventures en plein air, Copiapó est un excellent point de départ pour des randonnées et des ascensions, telles que celle du volcan Ojos del Salado ou les Nevado Tres Cruces. Copiapó est bien desservie par l'Aéroport Desierto de Atacama, situé à seulement 50 kilomètres du centre, avec des vols réguliers depuis Santiago, ce qui rend l'accès facile et rapide.
L’idéal est de planifier votre voyage pendant les saisons les plus clémentes, entre octobre et mai, lorsque le climat est agréable sur la côte et dans les vallées, avec des températures idéales pour les activités extérieures. L’hiver, de juin à septembre, est à éviter, notamment à cause de la brume de Camanchaca qui envahit la zone côtière, ainsi que des conditions plus froides dans les montagnes, où les sommets enneigés peuvent rendre certaines activités plus difficiles.
Originaire du Chili, Natasha excelle dans la gestion de voyages sur mesure, supervisant chaque détail avec cette précision toute sud-américaine qui fait la différence.
Elle connaît intimement les secrets du Chili et de l'Argentine, partageant avec naturel les richesses culturelles de sa région : traditions ancestrales encore vivaces dans les communautés locales, folklore transmis de génération en génération, et cet art de vivre qui caractérise tant ces deux pays.
Sa passion pour la nature sublime chaque escapade, offrant ce regard aiguisé et cette justesse que seule une locale peut apporter. Une source précieuse pour découvrir ces territoires avec sensibilité et authenticité.