Baleine franche australe : force marine et fragilité écologique
Une espèce iconique de l’hémisphère sud
La Eubalaena australis est l'une des trois espèces de baleines franches, vivant exclusivement dans les eaux de l'hémisphère sud. Surnommée "baleine noire", ce mammifère marin fréquente les eaux du Pacifique sud, de l'Antarctique et de l'océan Indien. Elle peuple les côtes de l'Argentine, de l'Uruguay, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et de l'Afrique du Sud, avec environ une cinquantaine de spécimens vivant dans les eaux chiliennes. Sa migration suit un trajet saisonnier, ce géant des mers se dirige chaque année vers les côtes argentines et chiliennes, voire péruviennes, pendant l'hiver austral pour la reproduction. À l'arrivée de l'été, elle regagne les eaux froides de l'Antarctique.
Ce cétacé imposant peut atteindre jusqu'à 18 mètres de long et peser entre 30 et 80 tonnes, les femelles étant généralement plus grandes que les mâles. Sa caractéristique la plus marquante est la présence de callosités sur sa tête, des formations cornées uniques qui permettent de l'identifier individuellement. Elle se distingue également par sa bouche large, munie de fanons permettant de filtrer l'eau pour capturer ses proies. Son corps est de couleur sombre avec une zone blanche sur le ventre et elle est dépourvue d'aileron dorsal.
Mode de vie et régime alimentaire
La baleine se nourrit principalement de plancton, tel que le krill et les copépodes. Bien que cette espèce soit souvent observée seule ou en petits groupes, elle peut parfois se rassembler temporairement dans des zones de nourriture riches. Généralement lente et peu profonde, ce cétacé se déplace en surface et s’approche souvent des côtes, parfois à moins de 40 mètres, pour nourrir ses petits dans des eaux peu profondes. Les femelles mettent bas après une gestation de 12 mois, donnant naissance à un petit d’environ 5 mètres et pesant 4 à 5 tonnes. Le jeune est allaité pendant près d’un an.
Cette espèce est également connue pour ses comportements spectaculaires, comme les sauts ou les coups de queue, et pour l’exposition de ses ailerons pectoraux en surface. De plus, la Eubalaena australis possède une communication vocale complexe, utilisant des sons tels que des grognements et des sifflements pour interagir avec d'autres membres de son groupe, bien que les détails de leur communication restent encore largement inconnus.
Protection et menaces
Son histoire est intimement liée à celle de la chasse baleinière. Capturée intensivement pour sa chair et sa graisse par les baleiniers américains et européens aux 17e, 18e et 19e siècles, la baleine franche australe est aujourd'hui classée en voie de disparition. Son nom anglais "right whale" ("juste" ou "bonne") vient tristement du fait qu'elle était considérée comme la proie "idéale" à chasser : lente, facile à approcher, flottant une fois morte et riche en huile. Dr. Caroline Smith, biologiste marine à l'Université de Cape Town, explique : "Au début du XXe siècle, on estimait la population à moins de 300 individus, contre plusieurs dizaines de milliers avant le début de la chasse commerciale."
La protection internationale de l'espèce, mise en place dans les années 1935, a marqué le début d'une lente renaissance. Les principales menaces actuelles pour ce cétacé sont les enchevêtrements dans les engins de pêche et les collisions avec des navires, bien que ce risque soit moins élevé dans l'hémisphère sud. Aujourd'hui, la population mondiale est estimée à environ 10 000 à 12 000 individus, une augmentation encourageante mais encore loin des effectifs historiques. Les sites historiques de reproduction, notamment les baies abritées d'Afrique du Sud, d'Argentine et d'Australie, ont progressivement retrouvé leur rôle de nurseries naturelles. Dans ces eaux calmes, les femelles peuvent mettre bas et élever leurs petits en sécurité, perpétuant le cycle de vie millénaire de ce mammifère marin.
Observer la baleine franche australe en Amérique du Sud
Où et quand voir la baleine franche australe ?
Chaque année, de juin à décembre, les côtes de l’hémisphère sud vibrent au rythme de leurs souffles puissants et de leurs sauts spectaculaires. Pour les communautés côtières, leur présence est devenue un symbole d’espoir et de prospérité, transformant d’anciens ports baleiniers en refuges d’écotourisme responsable. La route migratoire des baleines franches australes révèle de nombreux endroits privilégiés pour admirer ces géants des mers le long des côtes sud-américaines. Chaque site possède ses spécificités et sa période optimale pour la rencontrer, permettant aux passionnés de planifier leur voyage selon leurs préférences.
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La Péninsule Valdés : le sanctuaire argentin
La péninsule Valdés, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, demeure la destination phare. Le golfe Nuevo et le golfe San José, qui entourent la péninsule, accueillent chaque année près de 2 000 spécimens durant la saison de reproduction. La ville de Puerto Madryn sert de base idéale pour les excursions, avec plusieurs possibilités d'observation remarquables. Au cœur de la péninsule, Puerto Pirámides s'impose comme le point névralgique. Unique village autorisé à organiser des sorties en mer, il propose des excursions de juin à décembre, avec une activité particulièrement intense entre septembre et octobre. Les sorties, d'une durée moyenne d'une heure et demie, garantissent pratiquement la rencontre avec ces majestueuses créatures, avec un taux de réussite avoisinant les 98% en haute saison.
À seulement quinze kilomètres de Puerto Madryn, la plage d'El Doradillo offre une expérience unique depuis la terre ferme. Entre juillet et octobre, les visiteurs peuvent admirer un spectacle rare : les mères viennent allaiter leurs petits à quelques mètres du rivage, offrant une perspective intimiste sans même nécessiter d'embarquement.
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L'archipel de Chiloé : le joyau chilien
Au Chili, l'archipel de Chiloé présente un environnement différent mais tout aussi impressionant. La période idéale d'observation s'étend de décembre à mars, avec deux zones majeures qui méritent une attention particulière. Le Golfe de Corcovado, situé entre l'île de Chiloé et le continent, abrite une population croissante. Les excursions, organisées principalement depuis Castro ou Quellón, durent entre quatre et six heures, permettant une immersion prolongée dans l'univers de ces cétacés.
Le Parc Marin Tic-Toc Corcovado, accessible depuis Chaitén, se distingue par ses conditions d'observation exceptionnelles. Ses eaux calmes et sa riche biodiversité en font un sanctuaire naturel de plus de 1000 000 hectares privilégié pour voir plusieurs espèces de baleines dans leur habitat.
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Les fjords du sud du Chili
Plus au sud, la région des fjords chiliens dévoile une facette unique de l'observation des baleines. Dans le détroit de Magellan, de novembre à avril, les baleines évoluent dans ces eaux historiques. Les excursions au départ de Punta Arenas combinent souvent navigation à la rencontre des cétacés avec la découverte des majestueux glaciers environnants.
Le canal Beagle, accessible depuis Ushuaia, bien que situé en Argentine, permet de les contempler entre décembre et avril, dans un cadre spectaculaire entre montagnes et glaciers.
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Au bout du monde en Antarctique
L’Antarctique joue un rôle déterminant, bien que temporaire, dans le cycle annuel de plusieurs espèces de baleine. Celles-ci, dont la Eubalaena australis, fréquentent les eaux antarctiques principalement durant l’été austral, de novembre à mars, pour se nourrir de krill, leur nourriture favorite, qui prolifère grâce à la fonte des glaces saisonnières. Les mers de Scotia et de Weddell, ainsi que les alentours des îles subantarctiques comme les îles Falkland et la Géorgie du Sud, figurent parmi leurs lieux de prédilection pour s'alimenter.
En partance de Punta Arenas ou bien d’Ushuaia, des croisières d’expédition traversent le mythique passage de Drake avant d’atteindre le continent blanc. Une fois sur place, les voyageurs peuvent guetter les mouvements des mammifères marins depuis des bateaux d'expédition ou parfois même lors de sorties en zodiac.
Conseils pour observer la baleine franche australe
Plannifier son voyage
Réservez vos sorties au moins deux mois à l’avance en haute saison, pour éviter toute déception. Privilégiez les excursions matinales, car la mer est généralement plus calme à ce moment-là. Prévoyez de rester deux à trois jours sur place afin de maximiser vos chances de la voir, surtout en cas de conditions météorologiques défavorables.
Équipement recommandé
Munissez-vous de vêtements chauds et imperméables, même en été, ainsi que d’une crème solaire et de lunettes de soleil pour vous protéger des éléments. Pour immortaliser cette expérience unique, un appareil photo doté d’un téléobjectif d’au moins 300 mm sera précieux. Pensez également à emporter des jumelles pour perfectionner vos observations depuis la côte.
Accès aux sites
Puerto Madryn, point de départ privilégié pour explorer la péninsule Valdés, est facilement accessible via des vols réguliers depuis Buenos Aires (environ deux heures de trajet). Sur l’île de Chiloé, Castro est également reliée à Santiago par voie aérienne. La location d’un véhicule est fortement conseillée pour explorer la région en toute liberté, même si des bus réguliers permettent de rejoindre des sites comme El Doradillo depuis Puerto Madryn.
La baleine franche australe est particulièrement appréciée pour sa curiosité naturelle, qui la pousse à s’approcher des bateaux et des humains, offrant des moments inoubliables. Cependant, cette proximité soulève des questions essentielles quant à la préservation de l’espèce dans un environnement marin de plus en plus fréquenté. Pour garantir une visite responsable, il est primordial de respecter les consignes de sécurité mises en place, tant pour le bien-être des animaux que pour celui des observateurs.
La magie des baleines franches australes en Patagonie
Vivez une expérience unique au cœur de la nature sauvage, où les géants des mers révèlent toute leur splendeur. Notre idée de circuit spécial faune sauvage de Patagonie vous invite à la rencontre des ces emblématiques créatures dans leur habitat naturel de la Péninsule Valdés.
Chaque observation est un moment suspendu, un spectacle inoubliable qui nous rappelle la beauté fragile de nos océans. Comme le souligne le Dr. Smith, "Protéger les baleines franches australes, c'est protéger l'ensemble de l'écosystème marin dont elles sont à la fois les sentinelles et les ambassadrices."
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