Coati à queue annelée : un animal typique des forêts argentines
Qu’est-ce que le coati sud-américain et où vit-il ?
Le coati roux (Nasua nasua), également appelé coati à queue annelée, est un mammifère carnivore de la famille des Procyonidés, tout comme le raton laveur. Présent dans le nord de l’Argentine, on le retrouve principalement dans les provinces de Misiones, Corrientes, Salta, Jujuy, Tucumán, Entre Ríos, Santa Fe, Santiago del Estero, Chaco et Formosa.
De taille moyenne, le coati mesure entre 40 et 55 cm de long, sans compter sa queue annelée qui peut atteindre 60 cm. Son poids varie de 3 à 8 kg selon l’âge et le sexe. Il se distingue par un museau allongé et mobile, idéal pour fouiller le sol à la recherche de nourriture, ce qui en fait un omnivore opportuniste particulièrement efficace.
Tout savoir sur le coati : mode de vie, alimentation et organisation sociale
En Argentine, on le retrouve dans divers habitats, principalement dans les forêts humides du nord-est, mais aussi dans les zones plus sèches des yungas du nord-ouest. Cette plasticité écologique est l’une des clés de son succès.
Un régime alimentaire opportuniste
Le coati est un omnivore opportuniste. Il se nourrit principalement de fruits, d’insectes, de petits vertébrés et d’autres ressources disponibles selon les saisons. Dans les régions sèches, il a même développé des comportements ingénieux, comme l’utilisation de son odorat pour détecter l’eau souterraine, qu’il peut atteindre en creusant des trous.
Une vie sociale structurée
La vie en groupe semble avoir favorisé le développement d’une intelligence sociale avancée chez le coati. Les individus reconnaissent les membres de leur bande, comprennent les relations hiérarchiques et ajustent leurs comportements en fonction du contexte. En captivité, certains coatis ont même montré des aptitudes à résoudre des problèmes complexes et à utiliser des outils rudimentaires — un trait rare chez les mammifères non-primates. Les femelles et leurs petits vivent en groupes appelés « bandes » pouvant rassembler jusqu’à trente individus. Ces groupes sont matriarcaux, avec des hiérarchies claires. Les femelles dominantes ont un meilleur accès à la nourriture et aux zones de repos. Les interactions sociales sont fréquentes : les coatis se toilettent mutuellement, ce qui renforce les liens du groupe et participe à l’apprentissage des jeunes. Ces derniers passent environ 15 % de leur temps d’éveil à ces activités sociales.
La communication repose sur un riche répertoire de vocalisations (plus de quinze types identifiés), mais aussi sur des signaux corporels et olfactifs. Ces échanges servent à alerter d’un danger, indiquer la présence de nourriture ou maintenir la cohésion du groupe. La professeure Elena Rodríguez, primatologue qui a étudié pendant dix ans les coatis du Parc National Iguazú, affirme : "La richesse de leur communication vocale reflète la complexité de leur vie sociale et cognitive. En cela, ils présentent des similitudes frappantes avec certains primates, bien qu'ils appartiennent à un groupe taxonomique très différent."
Des mâles solitaires
À l’âge adulte, vers deux ans, les mâles quittent le groupe pour adopter une vie solitaire. Plus grands et plus forts, ils défendent leur propre territoire et ne rejoignent les groupes de femelles que pendant la saison des amours, de préférence entre octobre et février. Ils ne participent pas à l’élevage des petits.
Où voir le coati en Argentine ? Lieux, sites naturels et conseils
Pour découvrir le coati dans son environnement naturel et vivre une expérience authentique au cœur des plus beaux paysages d’Argentine, nous vous invitons à explorer cette idée de circuit Traversée de l’Argentine du Sud au Nord. Nos guides naturalistes passionnés vous accompagneront dans cette aventure unique à la rencontre de la faune emblématique de l’Argentine.
Le parc national d’Iguazú : le meilleur endroit pour les observer
Les chutes d'Iguazú et son aprc offrent aux amoureux de la nature une belle opportunité de découvrir ces animaux dans un environnement préservé. Ce site exceptionnel, reconnu par l'UNESCO, marie 275 cascades à la splendeur de la forêt tropicale. En empruntant les chemins qui serpentent vers la Garganta del Diablo ou qui bordent le fleuve, les promeneurs peuvent avoir la chance d'apercevoir ces adorables petits mammifères. Quelque peu familiarisés avec la présence des visiteurs, les coatis se laissent parfois approcher, ce qui facilite leur observation. Il convient néanmoins de respecter une distance raisonnable, car ils peuvent parfois se montrer un peu trop entreprenants.
Les autres sites naturels où croiser des coatis en liberté
Au-delà d’Iguazú, d’autres parcs et réserves offrent aussi de bonnes conditions pour observer des coatis, même si l’accès y est parfois plus restreint. Le Parc National El Rey, dans la province de Salta, est une alternative intéressante, moins fréquentée mais riche en biodiversité. Dans la province de Misiones, le Parc Provincial Urugua-í, le Parc Provincial Moconá ou encore la réserve de biosphère Yabotí sont autant de refuges naturels où ces animaux vivent en liberté. Dans les régions de yungas, les parcs de Calilegua et Baritú, situés entre Salta et Jujuy, comptent également des populations de coatis. Moins touristiques, ces sites offrent une ambiance plus sauvage, idéale pour les voyageurs attentifs et discrets.
Pourquoi protéger le coati en Argentine est essentiel ?
La protection des écosystèmes où vit le coati ne relève pas uniquement d’enjeux scientifiques ou environnementaux. Elle porte aussi une dimension profondément culturelle et spirituelle. Pour les peuples autochtones, qui cohabitent avec cette espèce depuis des millénaires, la disparition du coati représenterait bien plus qu’une perte écologique : elle marquerait l’effacement d’un élément fondamental de leur univers symbolique et de leur rapport au monde. Chez les Guaranis, le coati – appelé quati en langue guarani – est considéré comme un animal rusé et un messager entre les mondes visibles et invisibles, souvent associé à l’abondance. Ce lien ancestral se reflète encore aujourd’hui dans les objets d’artisanat, notamment les sculptures en bois et les céramiques que l’on trouve sur les marchés locaux de Misiones.
Sur le plan écologique, le coati joue un rôle essentiel comme disperseur de graines. Une étude de l’Université de Buenos Aires a montré qu’il contribue à la régénération de plus de 40 espèces végétales, participant activement à l’équilibre des forêts. Pourtant, il subit des pressions croissantes : déforestation pour l’agriculture, braconnage, et trafic illégal dans les zones frontalières. Comme le souligne le biologiste Juan Carlos Chebez dans son ouvrage "Los que se van" (Ceux qui s'en vont) : "Chaque espèce qui disparaît emporte avec elle des millions d'années d'évolution et des adaptations uniques qui ne pourront jamais être recréées."
Des institutions comme la Fundación Vida Silvestre Argentina ou bien la Fundación Biodiversidad Argentina tirent la sonnette d’alarme. Selon son responsable Alejandro Galetto, le commerce illégal de coatis, bien que discret, menace certaines populations locales. Pour contrer cela, plusieurs actions sont en place : surveillance des aires protégées, programmes éducatifs dans les écoles du nord argentin, et projets communautaires. C’est notamment le cas dans la communauté guarani Yryapú, à proximité du Parc National Iguazú, qui propose des circuits guidés mêlant observation de la faune et transmission des savoirs ancestraux. L’Université Nationale de Misiones mène aussi un suivi scientifique pour évaluer l’impact de la fragmentation forestière sur les coatis.
Conseils pour observer le coati durant votre voyage
L’observation des coatis s’inscrit dans une expérience globale de découverte de la faune argentine, souvent partagée avec d’autres espèces iconiques comme le caïman, le toucan toco, le singe capucin, ou même le discret jaguar. Pour profiter pleinement de cette rencontre, tout en respectant les animaux et leur environnement, voici quelques recommandations essentielles :
- Choisir la bonne période : la saison sèche, d’avril à septembre, est idéale pour visiter le Parc National Iguazú. Les températures sont plus agréables, les sentiers plus praticables, et la faune plus facile à observer en dehors des périodes de forte affluence touristique.
- Privilégier les moments d’activité : les coatis sont principalement actifs tôt le matin et en fin d’après-midi, lorsqu’ils cherchent de la nourriture. Ce sont les moments les plus propices pour les apercevoir.
- Observer calmement et discrètement : pour ne pas perturber les animaux, il est important d’avancer lentement, d’éviter les gestes brusques et de garder le silence. Cela augmente aussi vos chances d’observer d’autres espèces.
- Ne jamais les nourrir : même si cela peut sembler inoffensif, nourrir les coatis perturbe leur comportement naturel, les rend dépendants et peut nuire à leur santé. Emportez tous vos déchets, y compris les restes de nourriture, pour éviter d’attirer les animaux et de déséquilibrer leur écosystème.
- Garder sacs et nourriture bien fermés : Les coatis sont très curieux et habiles. Ils peuvent facilement fouiller vos sacs ou les poubelles. Bien fermer vos effets personnels évite les interactions indésirables.
- Utiliser un équipement adapté sans perturber : des jumelles ou un appareil photo avec téléobjectif permettent d’observer les coatis sans s’en approcher. Il est important de désactiver le flash pour ne pas les effrayer.
- Respecter les sentiers balisés : Rester sur les chemins permet de ne pas perturber l’habitat des coatis et de protéger la flore locale fragile.
- Faire appel à un guide naturaliste : Dans certains parcs, les visites encadrées par des professionnels formés à l’écotourisme permettent d’en apprendre davantage sur la biodiversité locale et d’observer les animaux dans les meilleures conditions, sans dérangement.
Au-delà de l'émerveillement esthétique, ces rencontres nous rappellent notre responsabilité collective dans la préservation des habitats naturels et des espèces qui les peuplent. Comme l'exprime poétiquement l'écrivain argentin Horacio Quiroga dans ses "Contes de la selva" : "La forêt respire à travers chacune de ses créatures, et chaque créature porte en elle la mémoire de la forêt." Le coati, avec son museau fureteur et sa queue annelée dressée comme un étendard, incarne parfaitement cette symbiose entre l'animal et son milieu.
Pour Lenhart, le Chili et l'Argentine sont bien plus que des destinations : ce sont ses terres d'adoption, qu'il connaît intimement et qui nourrissent sa capacité à créer des voyages sur mesure, mêlant rigueur opérationnelle et intuition du terrain.
Amoureux des grands espaces et fin connaisseur de la biodiversité andine, il maîtrise les subtilités géographiques et les codes locaux qui garantissent le succès de chaque séjour. Son œil d'expert sait déceler les opportunités exceptionnelles.
Sa formation diversifiée et son engagement vers l'excellence transforment chaque aventure en une expérience inoubliable.