Circuit dans le désert d’Atacama : plongée au cœur d’un désert mythique

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Sous son apparence austère et hostile, le désert d’Atacama foisonne de vie sous toutes ses formes : minérale, végétale, animale et humaine. Cette richesse se voit dans ses couleurs changeantes, ses textures sculptées par le temps, ses reliefs tourmentés et ses vestiges archéologiques. Les coutumes ancestrales persistent tandis que les apparitions animalières demeurent fugaces, tout semble danser entre deux mirages. Extraordinaire contradiction, ce lieu réputé pour être le plus aride au monde offre la plus pure des fenêtres sur l’univers. Comme une leçon d’équilibre cosmique, l’Atacama prouve que les plus grandes privations engendrent les plus pures révélations. Il invite ainsi à l’exceptionnel, dans une méditation sur les mystérieux échanges entre terre et ciel.

Découvrir le désert d’Atacama : géologie, biodiversité et peuples andins

Atacama : géographie, ressources et régions

Ce désert unique alterne dunes, falaises minérales et petites oasis où l’eau et la vie résistent au milieu de l’aridité.

Situé entre la cordillère de la Côte et les Andes, il s’étend du nord du Chili jusqu’au sud de la troisième région. C’est l’un des déserts les plus fascinants par sa géologie unique, ses reliefs et ses teintes minérales. Composé en majorité de roches et de formations volcaniques, il renferme de vastes gisements de cuivre, de lithium, de salpêtre, de bore, d’argent, de molybdène et de soufre.

Étendu sur plus de 105 000 km², cet immense désert est découpé en plusieurs régions administratives :

  • La région d’Arica et Parinacota au nord se distingue par son héritage andin, ses sites archéologiques et ses vallées fertiles comme Lluta et Azapa, où l’aridité cède la place à une végétation surprenante.
  • La région de Tarapacá, est marquée par la Pampa del Tamarugal, une plaine désertique protégée où pousse le tamarugo. On y trouve d’anciens villages salpêtriers, des oasis comme Pica, et des mystérieux géoglyphes.
  • La région d’Antofagasta, plus au sud, combine activité minière intense, paysages lunaires et ciel d’une clarté exceptionnelle, propice à l’astronomie. On y découvre aussi San Pedro, le village emblématique du désert, entre oasis et hauts plateaux.
  • La région d’Atacama, autour de Copiapó, offre un beau contraste avec ses parcs côtiers fleuris après les rares pluies et ses reliefs andins dans l’arrière-pays.

Une biodiversité adaptée au désert le plus aride au monde

Tous les cinq à dix ans, après de rares pluies, l’Atacama se transforme en une mer colorée de millions de fleurs sauvages, un spectacle naturel éphémère unique au monde.

Le désert d’Atacama est considéré comme le plus aride au monde, avec moins de 15 mm de pluie par an en moyenne dans certaines zones, et parfois à peine 1 à 3 mm — voire aucune précipitation enregistrée pendant des décennies dans les secteurs les plus extrêmes, comme autour de Yungay ou Calama. Ce climat ultra-sec résulte de l’effet combiné du courant froid de Humboldt, de la cordillère des Andes à l’est, et de la cordillère de la Côte à l’ouest, qui empêchent les nuages de pénétrer.

Malgré ces conditions extrêmes, la vie a trouvé des moyens de subsister. Dans les zones les plus sèches, on croise surtout des cactus endémiques comme les Copiapoa ou les Eulychnia, adaptés à survivre avec très peu d’eau. Les lichens profitent de l’humidité de la brume côtière, tandis que quelques graminées et herbes résistantes apparaissent dans les zones légèrement plus humides, notamment en altitude. Autour des oasis, la flore devient plus variée : alfalfa, figuiers, grenadiers ou caroubiers y prospèrent, aux côtés de certaines fleurs désertiques. Côté faune, vigognes, guanacos, renards, suris et viscaches s’adaptent à la sécheresse, tout comme certaines espèces d’oiseaux.

Histoire et culture des peuples premiers

Bien avant les Incas, le désert était habité par les Lickan Antay (ou Atacameños), un peuple andin ayant développé une culture résiliente dans un milieu extrême. Ils vivaient autour des oasis, pratiquaient l’agriculture en terrasses, et élevaient des camélidés comme le lama, indispensable aux caravanes traversant la région. Plus tard, au XVe siècle, les Incas l’intégrèrent à leur empire, y étendant leur réseau de routes, le Qhapaq Ñan, et renforçant les échanges tout en respectant certaines traditions locales. En 1536, le conquistador Diego de Almagro franchit le désert, amorçant l’arrivée des Espagnols, motivés par les richesses minières. Le colonialisme bouleversa les sociétés indigènes, qui durent s’adapter à de nouveaux systèmes religieux et sociaux.

Que voir dans le désert d’Atacama ? Lieux, villes et parcs

Principales étapes à découvrir dans le désert d’Atacama

Du littoral pacifique aux hautes terres andines, chaque ville donne un aperçu particulier des différentes facettes du désert d’Atacama, qu’elles soient culturelles ou naturelles.

Ancien port du commerce du salpêtre, Iquique séduit aujourd’hui par ses plages dorées, son centre historique à l’architecture coloniale et sa zone franche où shopping et culture maritime se rencontrent.
  • Arica : située à l’extrême nord, Arica bénéficie d’un climat doux toute l’année, d’où son surnom de « ville de l’éternel printemps ». Ce port historique, marqué par des architectures signées Eiffel, est aussi un point d’accès aux vestiges archéologiques majeurs, notamment les momies millénaires du musée San Miguel de Azapa.
  • Putre : perché à plus de 3 500 m d’altitude, ce village andin conserve un charme colonial authentique. C’est une étape idéale pour s’acclimater à l’altitude avant d’explorer le parc national Lauca et ses volcans imposants.
  • Iquique : port dynamique et zone franche, Iquique s’est développé grâce au commerce du salpêtre au XIXe siècle. Ses élégantes demeures historiques et son musée anthropologique montrent un passé multiculturel.
  • Antofagasta : au niveau du tropique du Capricorne, cette grande ville portuaire est le cœur économique minier du désert, notamment grâce à la célèbre mine de cuivre de Chuquicamata. Bien qu’elle soit surtout une ville étape, elle donne un accès privilégié à l’astronomie d’altitude avec l’observatoire Cerro Paranal.
  • San Pedro de Atacama : ce village à 2 438 m d’altitude est la porte d’entrée touristique du désert. Son ambiance coloniale, ses musées et son rôle de base pour les excursions dans des sites naturels emblématiques en font un incontournable.
  • Copiapó : située dans une vallée fertile à 400 m d’altitude, Copiapó doit son essor à l’exploitation minière et à son histoire ferroviaire. Son architecture historique et ses musées montrent l’héritage minier et culturel de la région.

Parcs naturels et réserves incontournables du désert d’Atacama

Cette zone aride comprend plusieurs parcs nationaux et réserves gérés par la CONAF, qui protègent près de 3 millions d’hectares de territoires aux écosystèmes variés, allant des plaines désertiques aux hautes altitudes andines, afin de préserver la biodiversité et les ressources naturelles essentielles à cette région unique.

Situé à la frontière avec la Bolivie, ce parc de haute montagne protège des volcans, des lacs andins et une faune riche, notamment vigognes et flamants andins.

  • Parque Nacional Volcán Isluga (Région Tarapacá)

Ce parc volcanique se distingue par ses villages traditionnels Aymara et ses formations géologiques spectaculaires à plus de 4 000 mètres d’altitude.

  • Parque Nacional Salar del Huasco (Région Tarapacá)

Une vaste zone humide d’altitude qui est un habitat essentiel pour les oiseaux migrateurs, notamment les flamants de James.

  • Reserva Nacional Pampa del Tamarugal (Région Tarapacá)

Cette réserve protège la forêt de tamarugos, un arbuste essentiel à l’écosystème désertique, ainsi que des sites archéologiques.

  • Parque Nacional Llullaillaco (Région Antofagasta)

À la frontière argentine, ce parc abrite le volcan Llullaillaco et des vestiges archéologiques incas, dans un paysage désertique d’altitude.

  • Reserva Nacional Las Vicuñas (Région Antofagasta)

Proche de la frontière bolivienne, cette réserve protège des troupeaux sauvages de vigognes dans un environnement aride.

  • Reserva Nacional Alto Loa (Région Antofagasta)

La plus grande réserve du nord du Chili, elle conserve des sources d’eau rares et une biodiversité adaptée aux conditions extrêmes du désert.

Réputée pour ses lagunes salées, cette réserve est un sanctuaire majeur pour les 3 espèces de flamants présents en Amérique du Sud et autres oiseaux andins.

  • Reserva Nacional La Chimba (Région Antofagasta)

Située en périphérie de la ville d’Antofagasta, elle protège des écosystèmes désertiques côtiers avec une riche avifaune.

  • Parque Nacional Pan de Azúcar (Région Atacama)

Parc côtier mêlant dunes, falaises et faune marine, dont la célèbre colonie de manchots de Humboldt.

  • Parque Nacional Llanos de Challe (Région Atacama)

Connu pour ses paysages floraux spectaculaires lors des rares années de floraison du désert.

  • Parque Nacional Nevado Tres Cruces (Région Atacama)

Ce parc d’altitude abrite des volcans et des lagunes salées avec une biodiversité adaptée aux conditions extrêmes.

  • Parque Nacional Desierto Florido (Région Atacama)

Créé récemment, ce parc protège les zones où se manifeste le phénomène exceptionnel de la floraison du désert.

Que faire dans le désert d’Atacama ?  Itinéraire, activités et excursions

Les meilleures routes touristiques du désert d’Atacama

  • La route des salars

La Ruta del Altiplano serpente à plus de 4 000 m d’altitude entre volcans, lagunes turquoise et villages andins, offrant l’un des parcours les plus dépaysants du Chili.

Depuis San Pedro de Atacama, suivez la Ruta 23 vers l’est en direction des hauts plateaux pour découvrir les lagunes altiplaniques Miscanti et Miñiques, le salar de Talar, le salar de Aguas Calientes, et plus au sud, le célèbre salar de Tara (via un détour en 4x4). Paysages lunaires, flamants andins et montagnes colorées jalonnent le parcours.

  •  La Ruta de las Misiones

Cette route culturelle démarre à Arica en suivant la route A-31 vers Codpa, puis la A-35 jusqu’à Belén, Socoroma et Putre, pour finir à Visviri, à la frontière bolivienne. Elle traverse des villages aymaras traditionnels, des églises coloniales et des sites archéologiques comme les pétroglyphes d’Ofragía.

  •  La Ruta Costera de Atacama

De Pan de Azúcar à Llanos de Challe, empruntez la Ruta C-10 en longeant la côte. Étapes : Portofino, Bahía Inglesa, Carrizal Bajo, Huasco, puis le parc national Llanos de Challe. On y découvre plages de sable blanc, criques turquoise, dunes, falaises, faune marine et gastronomie côtière à base de fruits de mer.

  •  La Ruta Minera y Patrimonial

Au départ de Calama, prenez la B-25 vers Chuquicamata, l'une des plus grandes mines de cuivre à ciel ouvert du monde (visites guidées disponibles). Continuez via la B-165 et routes minières secondaires vers les anciens camps miniers comme Pedro de Valdivia, María Elena ou Oficina Victoria, pour découvrir le passé industriel du désert.

  •  La Ruta del Desierto Florido

u sommet à 5 604 m, le regard embrasse une vue imprenable sur le Salar d’Atacama, les volcans Licancabur et Juriques, et les hautes plaines qui s’étendent jusqu’à la Bolivie.

Le phénomène du désert fleuri se manifeste entre Vallenar et Copiapó, après de rares pluies hivernales. Prenez la Ruta 5 Norte et explorez les zones autour du Parc National Llanos de Challe, le nouveau Parc National Desierto Florido, et la Reserva Llanos del Challe (routes secondaires C-440, C-500, etc.). Période : août à octobre, années exceptionnelles.

Randonnées et ascension dans le désert d’Atacama

Un large éventail de randonnées et d’ascensions sont accessibles, à différents niveaux de condition physique. Que ce soit pour une balade dans un canyon ou l’ascension d’un volcan à plus de 5 000 mètres, l’expérience gagne à être encadrée par un guide local expérimenté. Non seulement pour des raisons de sécurité, mais aussi pour apprendre à gérer l’altitude, principale difficulté dans ces zones d'altiplano.

Autour de San Pedro, des sentiers traversent des paysages spectaculaires : dunes rouges dans la Vallée de Mars, formations rocheuses dans la Quebrada de Ckari, falaises sculptées dans la Gorge du Diable ou montagnes multicolores dans la Vallée Arc-en-Ciel. La Cordillère de Sel propose plusieurs itinéraires de randonnée, entre crêtes salines et panoramas spectaculaires. Pour les marcheurs aguerris, plusieurs sommets sont accessibles depuis San Pedro : le volcan Láscar, encore actif, le Cerro Toco (5 604 m), idéal pour une première expérience en haute altitude, ou encore le volcan Licancabur, plus exigeant et frontalier avec la Bolivie. D'autres sommets comme Cerro Zapaleri ou Cerro Jorquencal attirent les randonneurs en quête de solitude et de défis. Au sud, du côté du Salar de Talar ou de Capur, les paysages de lagunes et volcans se prêtent aussi à des marches en terrain ouvert.

Dans le Norte Chico, les parcs autour de Copiapó offrent également de belles possibilités de trek, entre pentes semi-désertiques, plateaux d’altitude et crêtes ventées, souvent peu fréquentées. 

Excursions et visites culturelles

Au-delà de ses incroyables paysages, le désert d’Atacama a une histoire riche, à découvrir à travers plusieurs sites historiques : les ruines archéologiques de Pukará de Quitor, Aldea de Tulor et Ayllu de Catarpe, montrent l’organisation sociale des civilisations précolombiennes. Les géoglyphes comme le Géant de Tarapacá ou le Cerro Unita impressionnent par leur taille et leur mystère, tandis que les pétroglyphes de Yerbas Buenas dévoilent l’art rupestre.

Le patrimoine industriel du désert est également important. À Chuquicamata, l’une des plus grandes mines de cuivre à ciel ouvert au monde, on découvre l’envers du développement minier chilien. Plus au nord, la mine de San José, tristement célèbre pour l’accident de 2010, peut également être approchée. Enfin, la ville fantôme de Humberstone, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, propose une immersion émouvante dans le passé du salpêtre. Le visiteur y déambule entre les bâtiments abandonnés d’un village ouvrier qui fut autrefois florissant : église, école, théâtre et installations sportives rappellent le quotidien de milliers d’ouvriers du nitrate.

Les expériences mémorables à faire

Dormir sous les étoiles dans un dôme transparent

Vol en montgolfière au lever du soleil

Randonnée avec une caravane de lamas

Bain dans les lagunes salées flottantes

Vol en parapente au-dessus des dunes

Immersion dans une communauté atacaméenne

Observation des étoiles avec un astronome local

Descente en VTT dans la Valle de la Muerte

Balade à cheval au coucher du soleil

Exploration en 4x4 de geysers actifs à l’aube

Préparer son voyage dans le désert d’Atacama : climat, itinéraire et conseils

Climat et meilleurs moments pour visiter Atacama

Venir visiter le désert d’Atacama, c’est découvrir l’un des endroits les plus secs et spectaculaires du monde, entre volcans, salars et ciels étoilés.

Le désert d’Atacama est le plus aride au monde, mais sa bande côtière bénéficie d’un phénomène unique appelé la camanchaca — une brume épaisse matinale qui apporte de l’humidité aux plantes comme les cactus et fougères. Les habitants utilisent même des « attrapanieblas », des filets ingénieux, pour capter cette eau précieuse.

Les températures varient énormément : il peut faire jusqu’à 45 °C le jour et descendre à -10 °C la nuit. Le ciel est incroyablement clair 350 jours par an, idéal pour l’astronomie. Les meilleurs mois pour visiter sont avril, mai, septembre et octobre, lorsque les températures sont plus douces, mais le désert reste une destination se visite toute l’année grâce à son climat stable.

Voyager à Atacama pendant les fêtes locales

Visiter cette partie du Chili pendant ses fêtes traditionnelles est une expérience inoubliable. La Fiesta de San Pedro en juin à San Pedro mêle rituels andins, musique et danses. En juillet, la Fiesta de La Tirana attire aussi de nombreux visiteurs avec ses danses colorées. En février, le Carnaval Andino et la Fiesta de la Candelaria célèbrent la culture et les traditions locales, pour une immersion riche en émotions et en couleurs.

Comment s’y rendre ?

Le nord du Chili est accessible par plusieurs moyens, offrant flexibilité selon votre point de départ. Le moyen le plus courant est l’avion, avec des vols réguliers vers l’aéroport de Calama, porte d’entrée principale pour San Pedro de Atacama. D’autres aéroports régionaux desservent Arica, Iquique, Antofagasta et Copiapó, facilitant l’accès depuis différentes villes chiliennes. Pour les voyageurs en voiture, la route Panaméricaine (route n°5) traverse la région, reliant les grandes villes du nord. Cela permet de combiner facilement visites urbaines et explorations dans le désert.

Enfin, plusieurs passages frontaliers permettent d’entrer depuis les pays voisins, notamment le Pérou, la Bolivie et l’Argentine. Ces routes sont idéale pour ceux qui souhaitent découvrir cette fascinante région dans le cadre d’un voyage plus vaste en Amérique du Sud.

Natasha
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Natasha

Originaire du Chili, Natasha excelle dans la gestion de voyages sur mesure, supervisant chaque détail avec cette précision toute sud-américaine qui fait la différence.

Elle connaît intimement les secrets du Chili et de l'Argentine, partageant avec naturel les richesses culturelles de sa région : traditions ancestrales encore vivaces dans les communautés locales, folklore transmis de génération en génération, et cet art de vivre qui caractérise tant ces deux pays.

Sa passion pour la nature sublime chaque escapade, offrant ce regard aiguisé et cette justesse que seule une locale peut apporter. Une source précieuse pour découvrir ces territoires avec sensibilité et authenticité.