La puna, un phénomène naturel lié à l’altitude andine
Qu’est-ce que la puna et comment se manifeste-t-elle ?
La puna ou soroche est un terme quechua désignant mal aigu des montagnes (MAM), une réaction du corps au manque d’oxygène en haute altitude, généralement au-dessus de 2 500 mètres. Ce phénomène touche principalement les régions andines : le nord du Chili (Atacama, Putre, Colchane), le nord-ouest de l’Argentine (Jujuy, Salta, La Rioja, Catamarca), le sud-ouest bolivien (région du Lípez), ainsi que les hauts plateaux péruviens (Puno, Cusco, Arequipa).
Elle provoque maux de tête, nausées, fatigue, essoufflement, troubles digestifs et du sommeil. Les symptômes apparaissent entre 6 et 24 heures après l’arrivée en altitude et peuvent s’aggraver sans acclimatation. La sensibilité à la puna varie d’une personne à l’autre, indépendamment de l’âge ou de la forme physique. Au-delà de 5 000 mètres, même les alpinistes entraînés peuvent ressentir des effets sévères si l’acclimatation est insuffisante.
Comment notre corps s'adapte-t-il à la haute altitude ?
L’adaptation à la haute altitude commence dès les premières heures avec une hausse de 30 à 40 % de la fréquence respiratoire et cardiaque, pour compenser le manque d’oxygène. En quelques jours, la moelle osseuse augmente jusqu’à 30 % la production de globules rouges, améliorant le transport d’oxygène. Les muscles développent de nouveaux capillaires et l’organisme ajuste son équilibre acido-basique.
Les peuples andins, vivant à plus de 3 500 mètres depuis des millénaires, présentent des adaptations génétiques : une cage thoracique plus large, une capacité pulmonaire accrue, et des globules rouges plus efficaces. Chez eux, les effets de la puna sont moindres. La feuille de coca est un allié culturel et physiologique. Mâchée sous forme d’“acullico” avec un peu de cendre cendre végétale qui libère les alcaloïdes, elle réduit fatigue et nausées. Présente dans les rites en l’honneur des Apus et de la Pachamama, elle montre la profonde connexion entre les Andes, leurs habitants et la haute altitude.
Voyager dans l’Altiplano : comprendre la puna pour mieux l’éviter
Pour prévenir la puna, il faut respecter des étapes d’acclimatation et voyager avec des guides formés. Comprendre comment les populations andines vivent avec l’altitude permet aussi d’aborder la montagne avec plus de lucidité et de respect.
Comment prévenir efficacement le mal d’altitude ?
Pour limiter les effets du mal des montagnes, il est primordial de préparer son corps à l’altitude avec une approche progressive. Voici quelques conseils pratiques, inspirés à la fois des savoirs traditionnels andins et de la médecine moderne :
- Monter progressivement : au-delà de 3 000 m, limiter le gain d’altitude à 300-500 m par jour, et appliquer la règle “monter haut, dormir bas”.
- Bien s’hydrater : boire 3 à 4 litres d’eau par jour pour compenser les pertes liées à l’air sec et à l’hyperventilation.
- Utiliser l’acétazolamide (Diamox) : sur avis médical, à commencer 24h avant l’ascension.
- Boire des infusions de plantes locales : coca, de rica rica et maté de muña soulagent les troubles digestifs et améliorent l’oxygénation.
- Manger léger et éviter l’alcool : pour faciliter la digestion et limiter les risques de déshydratation.
- Pratiquer des exercices respiratoires : respiration abdominale ou respiration carrée pour calmer le système nerveux et mieux oxygéner.
Certains symptômes du mal d’altitude nécessitent une descente immédiate : toux sèche persistante, troubles de l’équilibre, confusion mentale. Ils peuvent annoncer un œdème pulmonaire ou cérébral, complication grave mais rare (environ 2 % des cas). La descente de 500 à 1 000 mètres reste le traitement le plus efficace.
Durant les excursions guidées, des bouteilles d’oxygène sont souvent disponibles pour stabiliser les patients. Les caissons hyperbares portables, bien que coûteux, permettent de simuler une descente rapide quand l’évacuation est impossible. La formation du personnel en refuge est essentielle pour repérer les signes d’alerte et réagir vite. Comme le dit un vieux proverbe andin : "La montagne n'est ni cruelle ni bienveillante, elle est simplement honnête." À nous d'apprendre à lire ses messages et à progresser en harmonie avec elle.
Top 5 des sites en haute altitude à visiter au Chili et en Argentine
Entre les Andes chiliennes et les hauts plateaux argentins, plusieurs lieux d’altitude offrent des paysages spectaculaires et une faune unique :
- Volcan Ojos del Salado (6 893 m) - Chili
Plus haut volcan actif du monde, situé en région d’Atacama. L’ascension complète est réservée aux alpinistes, mais un trajet en 4x4 permet d’atteindre environ 5 800 m. Le site donne une vue imprenable sur la Laguna Verde, lagune turquoise nichée au pied du volcan, ainsi que sur des paysages lunaires. On y trouve aussi des eaux thermales naturelles, point de départ vers d’autres sommets moins fréquentés. - Parc National Lauca (4 500 m) - Chili
Situé dans la région d’Arica y Parinacota, ce parc protège des lagunes cristallines comme la Laguna Chungará, à plus de 4 500 m d’altitude. La faune locale comprend vigognes, flamants et condors, vivant dans un décor de volcans enneigés et montagnes sauvages. - Altiplano de Surire (4 200 m), Chili
Réserve naturelle avec lagunes salées et volcans éteints, où les 3 espèces de flamants y abondent. Accessible depuis Putre ou Colchane, c’est une destination isolée, idéale pour découvrir l’altiplano loin des foules. - San Antonio de los Cobres (3 775 m) - Argentine
Petite ville andine célèbre pour le Train des Nuages qui atteint 4 200 m. Elle sert aussi de base pour explorer les hauts plateaux de Salta, avec un tourisme bien organisé malgré l’altitude. - Laguna Brava (4 300 m) - Argentine
Réserve naturelle dans la province de La Rioja, aux paysages sauvages peuplés de vigognes et d’oiseaux. Accessible uniquement en excursion 4x4 depuis Vinchina, elle offre une ambiance de silence et d’immensité.
Pour un voyage en autotour, plusieurs cols de haute montagne relient le Chili à l’Argentine, avec des panoramas incroyables sur la cordillère des Andes. Le Paso de Jama (4 300 m) est l’un des plus empruntés, reliant San Pedro de Atacama à la province de Jujuy, au cœur de paysages d’altiplano. Plus au sud, le Paso de San Francisco (4 750 m) relie la région chilienne de Copiapó à la province de Catamarca, avec vue sur l’Ojos del Salado. Enfin, l’Abra del Acay (4 895 m), situé dans la province de Salta, est le col routier le plus élevé d’Argentine.
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