Quels sont les camélidés d’Amérique du Sud ?
Les camélidés andins, maîtres des hauteurs
Ces mammifères artiodactyles sont apparus en Amérique du Nord à l’Éocène supérieur. Après avoir migré vers l’Asie et l’Amérique du Sud, ils ont disparu de cette région. En Amérique du Sud, ils ont été d’abord chassés, puis domestiqués entre 6000 et 3000 avant J.-C. Aujourd’hui, la famille des camélidés comprend six espèces, dont quatre vivent en Amérique du Sud : le guanaco, le lama, l’alpaga et la vigogne.
Contrairement à leurs cousins d’Asie et d’Afrique, les specimens américains ne possèdent pas de bosse. Ils sont parfaitement adaptés aux conditions extrêmes des Andes grâce à plusieurs caractéristiques physiologiques uniques. Leur sang contient une concentration élevée d’hémoglobine, optimisant l’absorption d’oxygène en altitude, et leurs globules rouges, plus petits et ovales, favorisent la circulation sanguine dans des environnements pauvres en oxygène. Leur fourrure joue également un rôle essentiel dans leur survie. Composée de fibres creuses emprisonnant l’air, elle leur assure une isolation thermique efficace face aux écarts de température. La vigogne, dont la laine est la plus fine du monde avec des fibres d’environ 12 microns de diamètre, montre parfaitement cette adaptation.
Quel camélidés voir en Argentine et au Chili ?
Les Andes abritent quatre espèces, chacun ayant ses spécificités morphologiques et écologiques. Du guanaco sauvage au domestiqué alpaga, ces animaux sont emblématiques des paysages andins.
L’alpaga (Vicugna pacos)
Également domestiqué, l’alpaga est avant tout élevé pour sa laine, particulièrement douce et prisée dans l’artisanat textile. Plus petit et plus trapu que le lama, il arbore une toison plus dense et homogène. Il est souvent élevé en troupeaux dans les hautes plaines andines. Le Parc National Lauca au Chili et les paysages de la province de Jujuy en Argentine comptent parmi les meilleurs endroits pour l’observer.
Le lama (Lama glama)
Domestiqué depuis environ 6000 ans, le lama est l’animal de bât traditionnel des Andes. Il peut transporter jusqu’à 45 kg et s’adapte aux terrains escarpés. Plus massif que l’alpaga, il se distingue par une fourrure plus grossière et un museau allongé. On le retrouve dans de nombreuses régions, notamment auprès des communautés andines qui perpétuent son élevage. Des expériences immersives permettent d’en apprendre davantage sur son rôle dans les traditions locales, que ce soit en Argentine, dans les vallées Calchaquíes, ou au Chili, dans le désert d’Atacama.
Le guanaco (Lama guanicoe)
Ancêtre sauvage du lama, le guanaco est le plus grand camélidé sud-américain. Il évolue dans des milieux arides et semi-arides, depuis le niveau de la mer jusqu’à 4500 mètres d’altitude. Plus robuste et indépendant que ses cousins domestiques, il se distingue par son pelage fauve et son museau noir. En Argentine, il est particulièrement visible en Patagonie, notamment dans le Parc National Terre de Feu, où il vit en grands troupeaux. Au Chili, on l’observe dans le Parc Torres del Paine et dans le Parc National Patagonia, où il côtoie les vastes steppes andines.
La vigogne (Vicugna vicugna)
La vigogne est la plus petite et la plus élancée. Sa laine, d’une finesse exceptionnelle, en fait un animal très prisé. Sauvage et farouche, elle vit exclusivement en haute altitude, entre 3200 et 5500 mètres. Au Chili, la Réserve nationale las Vicuñas, dans la région d’Arica et Parinacota, en abrite d’importantes populations. En Argentine, elle est présente dans la réserve faunique des Andes, notamment dans la Puna argentine.
Les camélidés : un patrimoine vivant de la culture andine et de Patagonie
Depuis des millénaires, les peuples andins ont structuré leur mode de vie autour de ces animaux. Les Incas utilisaient les lamas comme principal moyen de transport dans les Andes, facilitant ainsi l'expansion de leur empire. Les Aymaras et les Atacameños ont développé un élevage prospère de lamas et d’alpagas, exploitant leur laine, leur viande, et même leur force de travail. Dans le sud de la Patagonie, les peuples Tehuelches et Kawésqars chassaient les guanacos, qui constituaient une source essentielle de nourriture, de peaux pour leurs vêtements et d’os pour la fabrication d’outils.
Aujourd'hui encore, les camélidés domestiques jouent un rôle économique crucial. La laine d’alpaga, prisée pour sa finesse et sa douceur, représente une industrie de plusieurs dizaines de millions de dollars, notamment au Pérou et en Bolivie. Le lama reste un animal de bât indispensable dans les régions isolées des Andes, tandis que sa viande maigre est transformée en charqui (viande séchée), une tradition culinaire qui perdure.
La conservation des espèces sauvages demeure un défi majeur. Bien que la situation de la vigogne se soit considérablement améliorée grâce à des mesures de protection strictes – passant de quelques milliers d'individus dans les années 1960 à plus de 500 000 aujourd'hui – les populations de guanacos continuent de faire face à des menaces importantes, telles que la perte d'habitat et la compétition avec le bétail domestique. Les efforts de conservation s'orientent désormais vers une approche intégrée, combinant protection de l’habitat, gestion durable des populations et développement d’alternatives économiques pour les communautés locales. L’écotourisme, en particulier, joue un rôle croissant dans cette stratégie, offrant des incitations supplémentaires à la préservation de ces espèces emblématiques.
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