Le flamant du Chili, l’une des trois espèce de flamants présentes en Amérique du Sud

Faune
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Le flamant du Chili peuple les lagunes d’altitude et les côtes du Pacifique depuis le Pérou jusqu’à la Terre de Feu. Reconnaissable à son plumage rosé, il cohabite avec ses cousins, le flamant des Andes et le flamant de James, dans les différents écosystèmes de l’Altiplano, mais peuple également les zones humides des basses terres et les côtes. Adapté aux grands contrastes de l’Amérique australe, nomade alterne entre zones d’altitude et régions plus tempérées selon les saisons. Grâce à sa large répartition géographique et à sa population abondante, cette espèce de flamant est la plus facilement observable pour les voyageurs explorant les paysages andins.

Le flamant du Chili, un oiseau emblématique d’Amérique du Sud

Flamant du Chili : comment le reconnaitre ?

Le Flamant du Chili se distingue par ses longues pattes gris rosé et ses “genoux” repliés vers l’arrière, en réalité des chevilles.

Le Phoenicopterus chilensis est le plus commun des trois espèces de flamants qui peuplent les zones humides de l'Amérique du Sud. Il se trouve au Pérou, au Chili, en Argentine et en Bolivie, ainsi que dans le sud jusqu'à la Terre de Feu. Il privilégie les lacs salés et alcalins, les lagunes, les estuaires saumâtres et les marais à des altitudes variables, depuis le niveau de la mer jusqu'à 4 500 mètres d'altitude.

Caractéristiques physiques distinctives

Cet échassier est de grande taille, mesurant environ 100 cm de hauteur. Son plumage est blanc rosé, nettement plus pâle que celui des autres flamants. Les ailes présentent des rémiges rouge vif à leurs extrémités, très visibles en vol. Ses pattes sont gris-jaunâtre avec des genoux rouges et des articulations roses. Son bec, noir ou gris foncé à l’extrémité et rosé à la base, est recourbé et pourvu de fines lamelles qui lui permettent de filtrer sa nourriture.

Mode de vie et protection du flamant du Chili

Le Phoenicopterus chilensis vit en grandes colonies pouvant compter plusieurs milliers d'individus, souvent installées sur les mêmes sites que les flamants de James et des Andes . Ces trois espèces se côtoient pacifiquement et peuvent même se mélanger, car chacune possède un bec adapté à filtrer l'eau à différentes profondeurs, leur permettant d'exploiter des ressources complémentaires sans entrer en compétition directe.

Alimentation et reproduction

Grâce à son bec court et palmé, il se nourrit de plancton, d'algues microscopiques et de petits crustacés qu'il filtre en immergeant sa tête dans l'eau peu profonde. Les colonies se reproduisent de façon synchronisée, précédée de parades nuptiales spectaculaires où les oiseaux effectuent des mouvements coordonnés en groupe. Ils sont fidèles à leurs sites de nidification, revenant année après année aux mêmes lagunes pour construire leurs nids de boue en forme de monticules.

Les trois espèces peuvent-elles s'hybrider ?

Bien que très rare, des hybrides naturels ont été observés entre le flamant du Chili et le flamant des Andes dans certaines conditions. Cependant, ces hybrides restent exceptionnels et chaque espèce maintient généralement sa propre identité.

Protection et conservation

L’espèce est classée "Quasi menacé" selon l'UICN. Les principales menaces incluent la perte d'habitat due à l'exploitation minière, la pollution des lagunes et le dérangement des colonies reproductrices. Des mesures de protection ont été mises en place dans plusieurs réserves naturelles pour préserver ces écosystèmes fragiles et leurs habitants emblématiques.

Où voir le flamant du Chili ?

Les meilleurs sites au Chili et en Argentine

Le Flamant du Chili fréquente une grande variété d’habitats, des lagunes salées andines aux zones humides côtières et plaines inondées.
  • Salar de Atacama et Laguna Chaxa (Chili) – Situé dans la Réserve nationale Los Flamencos à San Pedro de Atacama, ce site est le plus célèbre pour observer les trois espèces. Des sentiers balisés et plateformes d'observation permettent de les admirer sans les déranger. La meilleure période s'étend de novembre à avril, lorsque les populations atteignent leur pic et que les conditions climatiques sont clémentes.
  • Salar de Tara (Chili) – Près de San Pedro de Atacama, ce salar isolé a un cadre spectaculaire entre 4 000 et 4 500 mètres d'altitude, avec moins de visiteurs que la Laguna Chaxa.
  • Salar de Huasco (Chili) – Dans la région de Tarapacá, cette zone reculée abrite des colonies importantes dans un environnement préservé.
  • Salar de Surire (Chili) – En région d'Arica y Parinacota, ce site d'altitude offre des paysages lunaires et une tranquillité propice à l'observation.
  • Laguna Mar Chiquita (Argentine) – Province de Córdoba. Cette vaste lagune en Argentine accueille des flamants du Chili durant l'été et le début de l'automne, souvent en grands groupes.
  • Humedales de Chiloé (Chili) – Notamment à Caulín et Putemún sur l'île de Chiloé, ces zones humides sont idéales pour les observer en hiver austral, de juin à septembre, lorsqu'ils migrent vers des altitudes plus basses.
  • Laguna Nimez (Argentine) – Située à 20 minutes à pied du centre d'El Calafate, cette réserve naturelle permet de les voir aux côtés de cygnes à cou noir, sarcelles et hérons. Une alternative accessible et tranquille près des glaciers.
  • Parc National Patagonia - Valle Chacabuco (Chili) – Dans la région d'Aysén, la Laguna Seca de cette vallée isolée en abrite entre octobre et fin mars. Ces oiseaux migrateurs utilisent ce couloir naturel vers la steppe argentine, dans un cadre encore peu touristique et particulièrement sauvage.

Conseils pour observer les flamants

Pour profiter pleinement de votre observation tout en respectant ces fragiles échassiers :

  • Gardez vos distances : restez sur les sentiers balisés et utilisez des jumelles ou un téléobjectif. Ne vous approchez jamais des colonies, surtout en période de reproduction.
  • Privilégiez l'aube et le crépuscule : la lumière rasante révèle les couleurs du plumage et crée des ambiances photographiques magiques.
  • Soyez patient et silencieux : ces oiseaux sont sensibles aux bruits et mouvements brusques. Installez-vous calmement et laissez-les vaquer à leurs activités.
  • Préparez-vous au climat : en altitude, les températures peuvent être extrêmes. Prévoyez des vêtements chauds, de la protection solaire et de l'eau.
  • Respectez les saisons : novembre à avril est optimal dans le nord pour observer les colonies reproductrices, tandis que l'hiver austral est meilleur sur l'île de Chiloé.
Marilys
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Marilys

Avec plusieurs années d'expérience en communication et en marketing digital, Marilys a fait de l'Amérique du Sud son terrain d'exploration privilégié, avec un regard curieux et bienveillant.

Elle s'intéresse autant à la biodiversité exceptionnelle des différentes régions, aux paysages glaciaires et aux mystères archéologiques, qu'à la cosmovision andine et à la sagesse ancestrale des premiers peuples.

Ses recherches minutieuses et son vécu personnel sur place alimentent ses connaissances, qu'elle partage avec enthousiasme. Son regard polyvalent lui permet de transmettre dans ses écrits les multiples facettes du Chili et de l'Argentine.