Circuit complet à San Pedro d’Atacama : incontournables de l’Altiplano au Chili

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Niché à 2 407 mètres d’altitude sur le plateau andin, San Pedro de Atacama règne sur la face la plus fantasmagorique du désert d’Atacama. Geysers fumants, vallées lunaires et lagunes colorées créent un spectacle de jour comme de nuit, sous un ciel étoilé d’une pureté exceptionnelle. Ancien bastion atacameño devenu poste colonial, cette bourgade de terre et de pierre a su conserver son caractère authentique. Elle constitue désormais un refuge parfait pour qui aspire à l’appel du désert.

San Pedro de Atacama, la porte d’entrée de l’Altiplano

Où se situe San Pedro dans le désert d’Atacama ?

Né sur un ancien site atacameño, le village s’est développé comme carrefour commercial entre Andes et désert.

San Pedro de Atacama se trouve dans le nord du Chili, dans la région d’Antofagasta, à 2 407 mètres d’altitude, non loin des frontières avec la Bolivie et l’Argentine. Bien qu’il soit en bordure de la zone aride, le village est fortement influencé par son climat sec et son relief minéral.

Histoire de San Pedro de Atacama

La région est habitée depuis plus de 11 000 ans. Les premiers peuples, chasseurs-cueilleurs, y ont développé des techniques ingénieuses pour survivre dans cet environnement aride. Vers 800 av. J.-C., la culture atacameña (également appelée lickanantay) s’y épanouit, avec un système agricole avancé, de riches savoir-faire artisanaux et un commerce actif via des caravanes de lamas. Intégré à l’Empire Inca au XVe siècle, le village profita de nouvelles influences techniques et culturelles.

La conquête espagnole au XVIe siècle bouleversa la région, introduisant le christianisme et l’exploitation coloniale. Au XIXe siècle, l’essor de l’industrie du salpêtre transforma le village en un point stratégique clé sur les routes minières. Aujourd’hui, le village connaît un renouveau grâce au tourisme, porté par la communauté locale qui valorise son héritage ancestral

San Pedro de Atacama : que voir, que faire durant votre voyage ?

Visiter le village de San Pedro de Atacama

Construite au XVIIe siècle en adobe et bois de cactus, elle reflète l’architecture coloniale locale.
Construite au XVIIe siècle en adobe et bois de cactus, elle reflète l’architecture coloniale locale.

San Pedro a un charme qui lui est propre, avec ses ruelles en terre battue bordées de maisons en adobe typiques. La rue Caracoles, cœur commerçant du village, rassemble échoppes artisanales, cafés et restaurants, et s’anime dès le coucher du soleil.

Sur la Plaza de Armas, l’église coloniale, datant du XVIIe siècle et bâtie en bois de cactus et paja brava, incarne l’héritage architectural local. Sur le plan muséal, le musée archéologique Gustavo Le Paige expose une remarquable collection précolombienne couvrant 11 000 ans d’histoire atacameña. Plus insolite, le Museo del Meteorito présente de rares météorites dans un dôme interactif.

Pour clore votre séjour, rien de mieux qu’une immersion dans l’artisanat local : tissages, poteries, sculptures en bois de cactus, bijoux en cuivre ou en pierres semi-précieuses comme la turquoise et le lapis-lazuli, qui perpétuent des savoir-faire ancestraux. La culture Lickanantay s’exprime aussi dans les fêtes traditionnelles, mêlant rites andins et catholicisme. Pour faire voyager vos papilles, goûtez aux spécialités locales comme la pataska ou le charqui de lama, sublimées par des produits andins tels que le quinoa, le maïs ou encore des herbes d’altitude comme la coca. Mention spéciale à la rica rica, que l’on retrouve aussi bien en pisco sour qu’en glace.

Excursions aux alentours de San Pedro de Atacama

San Pedro de Atacama, chef-lieu des excursions dans les hauts plateaux chiliens, a un accès direct à une multitude de paysages tous très différents les uns des autres : c'est là toute la magie de l'Altiplano.

Entre dunes, crêtes et canyons, la vallée de la Lune change de couleurs à mesure que le soleil se couche.
  • Vallée de Catarpe (5 km) : s'étend sur chaque rive du río San Pedro avec un joli contraste entre environnement désertique et végétation irriguée. Elle abrite également la chapelle San Isidro, fondée en 1913, et les vestiges d'un centre administratif inca.
  • Vallée de la Lune (6 km) : cette vallée est un véritable spectacle géologique, avec ses dunes de sable et ses formations rocheuses lunaires. La NASA y a testé ses robots d'exploration martienne et les teintes se métamorphosent au coucher du soleil.
  • Quebrada de Kari (7 km) : canyon situé avant l'entrée de la Vallée de la Lune qui invite à une randonnée facile de 6 km. On y entend les craquements du sel en suivant le lit asséché d'une rivière disparue.
  • Cordillère de Sel (7 km) : paysage résultant du soulèvement tectonique d'un ancien lac asséché. Sculptées par le vent et le soleil, ces formations colorées par les minéraux étincellent à l'aube et au crépuscule.
  • Vallecito (20 km) : lieu mythique du bus abandonné au milieu de montagnes couvertes de sel. Décor digne d'une scène d'Into the Wild où l'on peut monter dans le bus ou grimper sur le toit.
  • Vallée de Guatín (24 km) : oasis connue sous le nom de vallée des Cactus, nichée dans un canyon étroit. Abrite une forêt de cactus cardon pouvant atteindre plus de 7 mètres de hauteur le long du río Puritama.
  • Laguna Cejar (29 km) : possède des eaux claires bordées de croûtes de sel avec un taux de salinité supérieur à la Mer Morte. Désormais observable uniquement depuis un mirador pour la protection du site.
  • Laguna Piedra (28 km) : lac salé de la réserve Los Flamencos où l'on peut se baigner et flotter grâce à sa salinité. L'une des cartes postales incontournables de la région.
  • Lagune Tebinquiche (42 km) : lac salé situé sur le territoire des indiens Coyos, et donnent des couchers de soleil spectaculaires avec effet miroir sur le volcan Licancabur. Ses environs sont envahis par le sel avec une croûte épaisse.
  • Lagunas Escondidas de Baltinache (58 km) : sept lagunes naturelles aux eaux couleur émeraude, dont deux ouvertes à la baignade avec un taux de salinité très élevé. Cadre silencieux éloigné des sentiers les plus touristiques.
  • Salar d'Atacama (60 km) : s'étend sur plus de 3 000 km², troisième plus grand désert de sel au monde après Uyuni et le Grand Lac Salé.
Des dizaines de lagunes turquoise et salars scintillants abritent flamants et faune andine.
  • Lagunas Miscanti y Miñiques (116 km) : deux lacs d'altitude d'un bleu profond à plus de 4 200 mètres, nichés au pied de volcans coniques. La faune andine y est active avec vigognes, viscaches et taguas cornues endémiques.
  • Vallée de l'Arc-en-ciel (62 km) : montagnes aux couleurs extraordinaires, résultat unique de l'activité volcanique et de l'érosion sur différents minéraux : vert des oxydes de cuivre, blanc du calcaire, rouge des oxydes de fer et jaune du soufre.
  • Laguna Chaxa (63 km) : point d'eau du salar d'Atacama où l'on observe les trois espèces de flamants présentes au Chili. Ces oiseaux menacés s'alimentent dans ces lacs aux rives en croûtes de sel.
  • Salar de Pujsa (86 km) : inscrit sur la liste Ramsar depuis 2009, c'est l'un des salars les plus importants pour la faune aviaire. Il permet d'atteindre le spectaculaire volcan Pili en forme de pyramide.
  • Monjes de la Pacana (103 km) : impressionnantes formations rocheuses de 25 m de hauteur, sentinelles du désert sculptées par le vent durant des millions d'années. La zone permet des excursions toute l'année sans grandes variations climatiques.
  • Salar de Tara (115 km) : vaste désert de sel à plus de 4 300 mètres dominé par les "Cathédrales de Tara", pics de rhyolite sculptés par l'érosion. Abrite une faune andine remarquable dans cet environnement extrême.
  • Piedras Rojas (149 km) : site sur le salar de Aguas Calientes III tirant son nom de la palette spectaculaire de gris, roses et rouges de ses formations rocheuses. Trésor moins fréquenté par les visiteurs.
  • Salar de Aguas Calientes III (150 km) : situé à 3 950 m d'altitude le long de la route du col de Sico. Son immensité saisissante en fait l’un des panoramas les plus emblématiques du désert d’Atacama.
  • Laguna de Tuyajto (165 km) : s'étend sur 5,6 km² à 3 960 m d'altitude avec ses eaux d'un superbe bleu laiteux. Entourée de montagnes qui reçoivent du sel issu de l'évaporation de ses eaux.
  • Salar de Uyuni (424 km) : pour les aventuriers souhaitant prolonger l'exploration, une excursion de quelques jours vers le mythique Salar d'Uyuni en Bolivie s'impose, offrant l'opportunité de découvrir le plus grand désert de sel au monde.

Villages traditionnels près de San Pedro de Atacama

Petit hameau d’altitude où les maisons en adobe côtoient une église blanche pittoresque.

Plusieurs villages entourent San Pedro et méritent qu’on s’y arrête entre deux excursions. Toconao, oasis verdoyant à 2 475 m d'altitude, se visite pour contempler son église San Lucas classée Monument National et ses constructions en liparite sculptée par les habitants. Socaire, à 3 218 m, perpétue l'agriculture en terrasses pré-hispaniques. Plus haut, Machuca dépasse les 4 000 m d'altitude où ses habitants vivent d'agriculture près de la Laguna Salada. Enfin, Talabre, à 3 300 m, blotti au pied du volcan Lascar, préserve ses métiers traditionnels de tissage et d'artisanat en bois de cactus.

Activités à tester durant votre voyage

Les activités sont à la hauteur des paysages : virées en 4x4 dans les paysages du désert, randonnées et balades à cheval, excursions à vélo, visites culturelles et séances d’astronomie en soirée sous un ciel d’une clarté exceptionnelle.

Sites archéologiques à visiter autour de San Pedro de Atacama

Envie de plonger dans le passé de l’Atacama ? Trois sites retracent l’histoire des premiers habitants de l’Atacama. À 8 km de la ville, Tulor est un ancien village précolombien (800 av. J.-C.) dont on peut observer les structures en adobe depuis une passerelle. À Yerbas Buenas, dans une quebrada à 60 km, plus de 1 000 pétroglyphes parfaitement conservés racontent la vie des peuples atacameños. Enfin, à 3 km du village, la forteresse de Quitor, construite au XIIe siècle, témoigne de la résistance autochtone face aux conquistadors. Ses 164 structures en pierre s’étagent sur trois niveaux, épousant la topographie naturelle du site, et offrent une vue imprenable sur la vallée de San Pedro et la cordillère des Andes.

Randonnées et ascensions : défis de l'Altiplano

Les randonnées s'intègrent naturellement à la découverte de tous les sites emblématiques de la région, qu'il s'agisse d'explorer à pied les dunes spectaculaires de la Vallée de la Mort ou encore de parcourir les formations colorées de la Valle Arcoíris.

À plus de 4 000 m, les jets de vapeur des Tatio précèdent un bain relaxant dans des sources chaudes.

Pour ceux qui veulent davantage de hauteur, le Cerro Toco (5 604 m) est l'initiation parfaite, avec seulement 3 km et 400 m de dénivelé depuis Hito Cajoni. Il donne une vue panoramique sur le Salar d'Atacama en seulement 2 heures de marche. Pour une expérience culturelle, le trekking Machuca-Río Grande suit l'ancestrale route des caravanes de lamas de 5 à 6 heures, à 4 000 m d'altitude entre villages agro-pastoraux. Le mythique Licancabur (5 916 m) dresse sa silhouette emblématique à la frontière chileno-bolivienne avec son cratère de 400 m abritant un lac au sommet, des ruines incas et un sanctuaire, proposant une ascension physiquement exigeante mais peu technique généralement par le flanc bolivien. Enfin, le Pili ou Acamarachi (6 046 m) représente le défi ultime comme plus haut sommet régional et ancien site sacré inca, avec l'ascension la plus technique de la zone.

Thermes et geysers : détente dans les hauts plateaux

L'Atacama possède de nombreux trésors géothermiques, dont certains sont ouverts au public, pour des moments de pure contemplation et relaxation. Les geysers du Tatio sont les plus élevés au monde à 4 320 mètres d'altitude. À l'aube, lorsque les températures avoisinent les -20°C, plus de 80 geysers actifs projettent leurs colonnes de vapeur vers le ciel, créant un spectacle fumant. L'excursion matinale, nécessitant un départ vers 4h du matin, récompense les visiteurs par une expérience inoubliable où la puissance des forces telluriques se manifeste dans toute sa splendeur. Les bassins d'eau chaude naturelle permettent de s’y baigner, entouré de volcans enneigés et de vigognes sauvages. Plus accessibles, les sources thermales de Puritama invitent à une détente revigorante dans leurs eaux cristallines à 33°C, nichées dans des terrasses naturelles de travertin.

Observation astronomique : une fenêtre sur l'univers

Le désert d'Atacama se distingue par l'une des voûtes célestes les plus pures au monde grâce à son air sec et ses 300 nuits claires par an. L'Observatoire Space Obs, situé à seulement 6 km du centre, propose des sessions d'observation avec explications à l'œil nu puis utilisation de télescopes professionnels. Ce plus grand parc de télescopes public d'Amérique du Sud permet de découvrir galaxies, nébuleuses et planètes dans des conditions exceptionnelles. Bien que l'observatoire ALMA et ses 66 antennes perchées à 5 000 m d'altitude soit fermé au public, il fait toute la réputation mondiale de l'Atacama pour l'astronomie scientifique.

Préparer son séjour à San Pedro de Atacama : climat, infos et conseils

Quand aller à San Pedro de Atacama ? Climat et périodes

San Pedro de Atacama bénéficie d’un climat de désert d’altitude, caractérisé par un ciel dégagé et de faibles précipitations tout au long de l’année. Les meilleures périodes pour visiter s’étendent de mars à mai et de septembre à novembre, lorsque les températures sont modérées et les conditions idéales pour les excursions.

Isolé au milieu du désert salé, ce vieux bus est devenu un spot photo insolite du site Vallecito.

L’été austral (de décembre à février) peut occasionner quelques averses en provenance du bassin amazonien, rendant parfois les pistes impraticables pendant un jour ou deux. L’hiver (juin à août) reste sec mais les nuits sont froides, avec des minimales autour de 1°C, tandis que les journées restent douces. Le climat étant marqué par de fortes amplitudes thermiques, il est conseillé de partir tôt le matin et de s’équiper de vêtements adaptés, ainsi que d’une bonne protection solaire. Le printemps (septembre à novembre) peut être venteux, également en automne (mars à mai), mais reste globalement favorable au voyage.

Comment se rendre à San Pedro de Atacama ?

Le village est accessible principalement via l’aéroport de Calama, à environ 95 km. De là, le trajet en voiture ou en navette prend environ 1h15. Un petit aérodrome se trouve aussi à seulement 5 km du village. Par la route, San Pedro est connecté à Antofagasta (308 km, soit environ 4h de route) et à l’Argentine via le Paso de Jama, un col entièrement goudronné menant aux provinces de Jujuy et Salta. Depuis la Bolivie, plusieurs agences organisent des trajets depuis Uyuni ou le sud du pays, souvent à travers le salar et la région du Sud Lipez, avec une arrivée directe après passage à la frontière d’Hito Cajón.

Nos conseils pour bien profiter de San Pedro de Atacama

L’acclimatation à l’altitude est essentielle, situé à 2 407 mètres. Il est conseillé de débuter votre séjour par des activités calmes dans le village et ses alentours. Ce temps d’adaptation est d’autant plus important si vous prévoyez des excursions en altitude, comme les geysers du Tatio (4 200 m) ou encore un circuit vers le Sud Lipez bolivien.

L’avantage de San Pedro est que, même après des excursions en haute altitude, on redescend chaque soir à une altitude plus clémente, ce qui limite les risques liés au mal des montagnes. Cela en fait une excellente étape pour s’acclimater progressivement avant de partir explorer l’Altiplano bolivien.

Recommandations pratiques de notre équipe

  • S’hydrater régulièrement : évitez l’alcool les premiers jours.
  • Protégez-vous du soleil : crème indice élevé, lunettes UV, chapeau indispensable.
  • Vêtements en couches : les écarts de température sont importants entre le jour et la nuit.
  • Méfiez-vous des chiens errants, surtout en périphérie du village ou lors de balades au lever/coucher du soleil.
  • Ne jamais partir seul en trek en altitude, même sur des sentiers balisés.
  • Prendre son temps pour manger léger pour bien dormir les premières nuits.
Marilys
En savoir plus sur l’auteure de cet article
Marilys

Avec plusieurs années d'expérience en communication et en marketing digital, Marilys a fait de l'Amérique du Sud son terrain d'exploration privilégié, avec un regard curieux et bienveillant.

Elle s'intéresse autant à la biodiversité exceptionnelle des différentes régions, aux paysages glaciaires et aux mystères archéologiques, qu'à la cosmovision andine et à la sagesse ancestrale des premiers peuples.

Ses recherches minutieuses et son vécu personnel sur place alimentent ses connaissances, qu'elle partage avec enthousiasme. Son regard polyvalent lui permet de transmettre dans ses écrits les multiples facettes du Chili et de l'Argentine.