La puissance évocatrice des objets peuplant la maison de la Isla Negra et leur relation à l’univers marin font de ce lieu la matérialisation de la poésie de Pablo Neruda. À son retour d’Europe en 1937, le poète cherche un endroit où s’atteler à l’entreprise de son “Chant Général”, un grand livre sur l’Histoire, la nature et les luttes de l’Amérique Latine. La découverte de la demeure de la Isla Negra lui donne la possibilité de se livrer à la rédaction de ce livre.
Don Eladio Sobrino, un marin espagnol resté au Chili après la perte de son navire à Punta Arenas vend la maison à Neruda. C’est un terrain sur lequel se dresse une petite maison. Le mélange d’effluves d’hiver marin, d’algues et de chardons séduit et envoûte l’artiste.
Germán Rodríguez Arias, architecte espagnol de la Chascona, commence l’amplification et la re-modélation de la maison. Les travaux se terminent en 1945.
Isla Negra n’est pas une île comme son nom l’indique. Cet endroit s’appelle Las Gaviotas ou Mouettes. Dans une lettre à l’auteur argentin Héctor Eandi, Neruda, à Java, écrit qu’il est étendu sur le sable et qu’il observe l’île noire de Sumatra. Cette contemplation l’amène à nommer les lieux de cette façon. La première modification de la maison est l’ajout de la tour sans toit de style méditerranéen. Plus tard, celle-ci est couverte comme à Temuco où a vécu Neruda. Il fait aussi construire un endroit plus fermé nommé La Covacha, en bois et couvert d’un toit de zinc afin d’écoutez la musique de la pluie, si chère à son infance. L’auteur y rédige la majorité de son oeuvre littéraire et notamment le fameux poème “Les sommets de Macchu Picchu”. Conformément à ses désirs évoqués dans le poème “Disposiciones” Neruda repose à Isla Negra ainsi que sa dernière femme Matilde Urrutia.
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