Le guanaco, un symbole vivant des Andes
Un camélidé sauvage qui défie les sommets sud-américains
Le Lama guanicoe est l’un des quatre camélidés originaires d’Amérique du Sud, aux côtés de la vigogne, du lama et de l’alpaga. Avec une hauteur de 1,6 à 1,8 mètre au garrot, il est le deuxième plus grand de son espèce, et affiche un poids compris entre 90 et 140 kg. Son espérance de vie moyenne est de 20 à 25 ans.
Il est aisément reconnaissable à son pelage brun clair, qui devient blanc sur les parties inférieures de son corps, et à son visage noir, un trait qui le différencie notamment du lama domestique. Il possède un pelage double, dense et isolant, qui le protège efficacement des températures extrêmes, du vent et des précipitations. Son cou élancé et ses membres longs sont adaptés à son mode de vie dans des environnements souvent difficiles d’accès.
Le guanaco est le roi de l’adaptation, on le trouve dans des habitats variés allant des steppes arides et des prairies sèches aux zones montagneuses des Andes. Il peut survivre à des altitudes extrêmes, allant du niveau de la mer jusqu’à 4 500 mètres. Cette capacité d’adaptation lui permet de prospérer aussi bien dans les déserts froids que dans les vastes plaines balayées par les vents. Principalement réparti en Argentine et au Chili, il vit aussi dans les régions andines d’Équateur, du Pérou et de Bolivie.
Mode de vie des guanacos
Herbivore, le Lama guanicoe se nourrit principalement de graminées, de buissons et de succulentes, en fonction des ressources disponibles dans son habitat. Son système digestif, composé de trois compartiments stomacaux, lui permet d’extraire efficacement les nutriments des végétaux souvent pauvres et coriaces. Il peut survivre avec très peu d’eau, puisant l’humidité indispensable directement dans sa nourriture, un atout essentiel pour les environnements arides qu’il habite.
Cette espèce vit généralement en groupes familiaux composés d’un mâle dominant, de plusieurs femelles et de leurs petits. Ces groupes sont territoriaux et le mâle défend vigoureusement son secteur contre les intrus. Communicant par une variété de sons et de postures, les guanacos manifestent une organisation sociale bien développée, essentielle à leur survie dans des milieux souvent hostiles. Les jeunes mâles, lorsqu’ils atteignent la maturité, quittent le groupe familial pour former des troupeaux de célibataires jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de constituer leur propre harem.
Leur agilité et leur endurance leur permettent de parcourir de grandes distances à la recherche de nourriture, tout en restant alertes face à son principal prédateur, le puma. Le Dr. Pablo Carmona, éthologue à l'Université du Chili, a documenté un comportement particulièrement intéressant : "Les groupes de guanacos maintiennent ce que nous appelons une 'distance de sécurité optimale' avec les pumas. Cette distance, généralement entre 200 et 300 mètres, leur permet de garder le prédateur en vue tout en conservant une marge de manœuvre suffisante pour la fuite. Plus fascinant encore, nous avons observé que les jeunes apprennent progressivement à évaluer cette distance critique à travers des jeux de poursuite entre eux, une forme d'entraînement essentielle à leur survie."
Les meilleurs sites pour observer les guanacos en Argentine et au Chili
Où observer les guanacos dans leur habitat naturel ?
Des deux côtés des Andes, les nombreux parcs et réserves abritent ces camélidés emblématiques. À savoir que les meilleurs moments pour les observer sont généralement tôt le matin et en fin d’après-midi.
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Chili : un refuge pour les camélidés des Andes
Le Parc National Torres del Paine est l'un des sites incontournables pour observer ces camélidés. Abritant une population de plus de 3 000 spécimens, le parc a les conditions idéales pour les voir évoluer, notamment dans les secteurs de Laguna Amarga et des vallées de Paine Grande. Le deuxième lieu de prédilection est le Parc National Patagonia, situé au sud de la route Australe, où vivent également plusieurs milliers d'individus au cœur de la steppe de la vallée de Chacabuco. Les meilleures périodes pour l'observation sont souvent tôt le matin et en fin d'après-midi, lorsque les animaux sont les plus actifs, en particulier durant la saison de reproduction entre décembre et février.
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L'Argentine : diversité des habitats
En Argentine, plusieurs parcs nationaux offrent également des opportunités exceptionnelles pour voir des lamas sauvages. La péninsule Valdés, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, est un site où ils cohabitent avec une faune marine unique. Au Parc National Terre de Feu, ces animaux évoluent dans un environnement subpolaire, un lieu parfait pour observer la diversité de la faune patagonienne.
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Les hauts plateaux des Andes
Les guanacos sont également présents dans les zones andines du désert d’Atacama et de la Puna argentine, notamment autour de la Quebrada de Humahuaca et du Salar d’Antofalla. Ces régions désertiques sont idéales pour observer les lamas sauvages, qui partagent leur territoire avec d'autres espèces dont les vigognes.
Comment observer les guanacos dans leur milieu naturel ?
Rencontrer les guanacos dans leur environnement naturel est l’un des temps forts d’un voyage en Patagonie. Curieux mais craintifs, ils offrent des scènes inoubliables à ceux qui savent les approcher avec respect. Voici quelques conseils essentiels pour maximiser vos chances d’observation tout en minimisant votre impact.
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Respecter la distance de sécurité
En zone peu fréquentée, gardez entre 100 et 150 mètres. Dans les parcs très visités comme Torres del Paine, une distance de 20 à 30 mètres minimum reste de mise pour éviter le stress. -
Approchez-vous de manière indirecte
Ne marchez jamais en ligne droite vers les animaux. Privilégiez les mouvements lents, sans gestes brusques.« Observez attentivement le comportement du groupe avant de vous approcher.
Si les animaux ont les oreilles dressées et vous fixent sans bouger, c'est qu'ils sont en alerte.
Arrêtez-vous et attendez qu'ils reprennent leurs activités normales avant de continuer votre approche. »
— Lorena Sepúlveda, guide naturaliste en Patagonie chilienne -
Choisissez les bons horaires
Privilégiez les matinées et fins d’après-midi, moments où les guanacos sont les plus actifs et la lumière idéale pour les photos. -
Ciblez les bonnes saisons
De novembre à février, c’est la période des naissances et des accouplements — un vrai festival de comportements sociaux à observer ! -
Équipez-vous intelligemment
Jumelles (8x42 ou 10x42), téléobjectif (200–400 mm), vêtements aux tons neutres pour mieux se fondre dans le décor. -
Soyez attentifs à la biodiversité
Dans de nombreuses zones protégées, les guanacos cohabitent avec d’autres espèces emblématiques comme le huemul, le nandou de Darwin ou le condor des Andes. Gardez l’œil ouvert !
Le guanaco une espèce en danger ? Les mesures pour sa conservation
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le guanaco n'est pas un animal rare. Sa population actuelle est estimée entre 1,5 et 2 millions d’individus, principalement en Argentine. Pourtant, ce chiffre reste très faible face aux 30 à 50 millions d’individus estimés avant l’arrivée des colons européens. L’animal était chassé pour sa viande et sa peaux depuis l’époque des premiers peuples, comme les Calchaquíes, les Aonikens et les Selknams. Cette pratique ancestrale s’est poursuivie au fil des siècles, atteignant son apogée aux XIXᵉ et XXᵉ siècles. Bien que la chasse commerciale soit désormais illégale dans plusieurs pays, le braconnage persiste, notamment dans les zones où il est perçu comme un concurrent du bétail. La fragmentation de son habitat par les clôtures, l’urbanisation et l’agriculture a réduit son espace vital. En outre, les attaques de chiens errants et les maladies, comme la sarna signalée dans la région andine de l’Atacama depuis 2002, représentent des menaces supplémentaires.
Pour contrer ces menaces, des efforts significatifs ont été mis en place. Au Chili, la législation les protège depuis 1972, assortie de lourdes sanctions pour le braconnage. La fondation Rewilding Chile joue un rôle clé en réintroduisant et en protégeant ces camélidés dans des zones stratégiques, notamment dans le Parc National Patagonia, où des corridors écologiques ont été créés pour faciliter leurs déplacements et renforcer leurs populations. En Argentine, le programme national de conservation du guanaco, lancé en 2006, soutient une exploitation durable de la fibre de leur laine grâce à des projets comme "Lana Guanaco". Ces initiatives visent à encourager les éleveurs à valoriser cette ressource tout en garantissant la préservation de l'espèce. Enfin, des actions transfrontalières, comme le projet "Corredor Biológico Binacional", sont une lueur d’espoir en connectant les habitats fragmentés.
Ces mesures ont montré des résultats positifs. Au Chili, les populations de camélidés sauvages ont augmenté de 15 % dans les zones protégées au cours des cinq dernières années. Il est essentiel que cette dynamique se poursuive, car sa préservation est vitale pour la biodiversité andine. En effet, en tant qu'herbivore, il joue un rôle clé dans la régénération des écosystèmes arides et patagoniens.
Voyagez aux côtés du guanaco andin !
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Notre équipe de spécialistes connaît les meilleurs spots et les moments propices pour approcher ces animaux charismatiques !
Avec plusieurs années d'expérience en communication et en marketing digital, Marilys a fait de l'Amérique du Sud son terrain d'exploration privilégié, avec un regard curieux et bienveillant.
Elle s'intéresse autant à la biodiversité exceptionnelle des différentes régions, aux paysages glaciaires et aux mystères archéologiques, qu'à la cosmovision andine et à la sagesse ancestrale des premiers peuples.
Ses recherches minutieuses et son vécu personnel sur place alimentent ses connaissances, qu'elle partage avec enthousiasme. Son regard polyvalent lui permet de transmettre dans ses écrits les multiples facettes du Chili et de l'Argentine.