Durant la longue Guerre d’Arauco, plusieurs leaders des camps espagnols et mapuches se sont imposés comme figure emblématique de l’histoire du Chili. Le toqui ou chef mapuche Lautaro est un personnage célèbre dans l’imaginaire collectif chilien.

Remarquable stratège, il est connu pour sa formidable résistance face aux conquistadores espagnols.
La reconstruction et l’interprétation de la figure historique de Lautaro doit être nuancée. En effet, les témoignages que nous possédons doivent être lus entre les lignes. Les sources écrites secondaires émanent du discours dominant des vainqueurs; les espagnols. La prudence dans notre jugement est donc de mise. Les exploits de Lautaro ont même été décrits par Alonso de Ercilla dans son ouvrage La Araucana.
Né en 1534, Lautaro semble être le fils d’un cacique mapuche de la selva de Carampangue. Adolescent, il est capturé par les colons espagnols. Il est même employé aux soins des chevaux de Pedro de Valdivia. Cette coexistence avec la culture espagnole est essentielle dans la formation belliqueuse de Lautaro. Celui-ci apprend la cavalerie, les armes et à observer les failles dans les tactiques des conquistadores. Lautaro apparaît pour la première fois à la tête de son peuple lors de la Bataille de Tucapel. Sa première grande victoire est la bataille de Marigüeñu. Le récit de ses prouesses alimente le côté mythique du chef mapuche. Il détruit Concepción et répartit un butin considérable à ses hommes. Commence alors la campagne sur la vallée centrale et Santiago pour définitivement expulser les espagnols de la région. Lautaro est finalement trahi par les autres tribus abusées par ses hommes. Il meurt en 1557 dans une embuscade des colons et sa tête est exposée sur la place publique.