Plan de la visite. Déroulement suggéré de la visite du site: 1- Entrée principale et Avenue Baquedano 2- Le terrain de Tennis 3-La "casa de Administracion" 4- L'usine 5- Le kiosque à musique 6- L'école Publique 7- La Pulpería 8- Le théâtre 9- La Place 10- La piscine 11- Les Maison des ouvriers mariés 12- L'hôtel de Santiago Humberstone 13- Les maisons des ouvriers célibataires 14- Le marché 15- L'église 16- Le chemin de fer
L'usine a salpêtre de la mine de Humberstone

Découvrez Humberstone dans le désert d’Atacama. Notre visite se compose des principaux lieux de vie de l’ancienne ville minière, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2005 : l’avenue Baquedano, le terrain de tennis, le centre administratif, l’usine, le kiosque à musique, l’hôpital, le marché, les écoles, le théâtre, la Place, la piscine, les maisons des ouvriers mariés et célibataires, l’hôtel, le marché, l’église. La visite se termine avec le chemin de fer, à l’époque de l’or blanc.

 

Entrée principale et Avenue Baquedano

L'entrée du site d'Humberstone se fait par l'Avenue Baquedano, nommé en hommage à Manuel Baquedano, Général en chef de l'Armée du Chili et vainqueur de la Guerre du Pacifique. La première chose que l'on observe en entrant dans les lieux est l'ancienne route utilisée pour transporter le nitrate de sodium jusqu'au moulin voisin de l'usine de Santa Laura. Les anciens véhicules que l'on observe étaient tirés par trois mules. Les premières maisons de l'entrée principale abritaient les chefs et les ouvriers moyens. On peut y admirer d'anciens wagons mais aussi une vieille locomotive à vapeur.
Nous continuons notre route tout droit sur l'Avenue Manuel Baquedano.

 

Le terrain de Tennis

Le sport avait une grande importance dans l'ancien Bureau de salpêtre, Santiago Humberstone. Les employés administratifs pratiquaient le tennis, le basket-ball, la natation et bien sur le football. À l'époque, se disputaient aussi des championnats et des concours sportifs. L'instauration du sport avait le don de réveiller l'intérêt des travailleurs de l'usine. En effet, les ouvriers et employés du salpêtre, bien que soumis à un régime d'autarcie, possédaient leurs lieux de divertissements où ils pratiquaient nombres de disciplines sportives et partageaient une certaine vie sociale. De ces terrains, naîtront plusieurs sportifs ayant fait la renommée de la province d'Iquique.

 

La Casa de administración ou Centre administratif

À notre gauche à la fin de l'Avenue Baquedano accolé au terrain de tennis, un bâtiment longiligne de style colonial constitue la "casa de Administración" ou centre administratif où logeaient et officiaient les chefs de section de l'usine. L'importance de chaque bureau dépendait de la quantité de "ripios" administrée. La construction, qui date de 1883, est l'édifice le plus ancien du campement lorsque Humberstone se nommait encore "Oficina La Palma". Son architecture est typique du style anglais d'Outre-Mer. Derrière l'édifice, c'est-à-dire, dans la partie nord, se trouve une mansion avec des colonnes qui correspond à la demeure du gérant ou administrateur du bureau. La partie sud, quant à elle, possédait des chambres pour employés célibataires. L'ensemble de cette portion de l'immeuble était pourvu d'une bibliothèque, d'une salle de billard, de divers salons de jeux et d'un bar. Toutes ces activités étaient, en quelque sorte, pensées pour la distraction des employés. Accolé à la Casa de administración, se trouve le terrain de tennis.

 

L'usine

Au bout de l'Avenue Baquedano, nous distinguons l'ancienne usine de salpêtre, Santa Laura. Elle se trouve au nord-est de la "Torta de Ripios". Cet immense tas en face de l'usine est en fait la réserve de résidus restants après l'élaboration du salpêtre. L'amas de déchets est formé de gravats, de sable, d'argile et de composants chimiques comme le nitrate, le magnésium, le lithium ou encore l'iode et le phosphate. On peut encore observer l'ancienne machine qui transformait la matière en nitrate de sodium. On y trouve aussi la fabrique d'iode et tout le complexe industriel d'Humberstone. La cheminée se dresse toujours au même endroit. Les habitants de la Pampa viennent voir le site une fois par an, pendant la semaine du salpêtre, lorsque celle-ci se remet en action et rejette sa fumée comme à l'époque de l'âge d'or du salpêtre.

À notre gauche à la fin de l'Avenue Baquedano accolé au terrain de tennis, un bâtiment longiligne de style colonial constitue la "casa de Administración" ou centre administratif où logeaient et officiaient les chefs de section de l'usine. La construction, qui date de 1883, est l'édifice le plus ancien du campement lorsque Humberstone se nommait encore "Oficina La Palma". Son architecture est typique du style anglais d'Outre-Mer. Derrière l'édifice, c'est- à dire dans la partie nord, se trouve une mansion avec des colonnes qui correspond à la demeure du gérant ou administrateur du bureau. La partie sud, quant à elle, possédait des chambres pour employés célibataires. L'ensemble de cette portion de l'immeuble était pourvu d'une bibliothèque, d'une salle de billard, de divers salons de jeux et d'un bar. Toutes ces activités étaient, en quelque sorte, pensées pour la distraction des employés. Accolé à la Casa de admnistración, se trouve le terrain de tennis.

 

Le Kioske à musique et l'hôpital

Nous longeons maintenant le terrain de tennis à notre gauche, et distinguons le kiosque à musique. À l'époque, le kiosque animait les après-midi sportives. Dans la base du pavillon de style anglais, se trouvaient les guichets contrôlant l'assistance des employés au travail.
Au sud-est de kiosque à musique, vers la droite, se situe un édifice blanc imposant. Il s'agit de l'hôpital construit en deux étapes. La première donnant sur la rue Tarapacá dans laquelle nous trouvons. Cette partie possède trois mansions qui abritaient le personnel de la clinique. La seconde partie fut construite le long de la rue Prat. L'immeuble était équipé d'un service de chirurgie, d'une banque de sang, d'un service de maternité et d'un cabinet de dentiste. La consultation médicale était gratuite et les coûts pris en charge par le bureau du salpêtre.

 

Une classe de l'école de la mine Humberstone

L'école publique

En continuant notre marche dans la rue Tarapacá, nous rencontrons un nouvel édifice au coin de la rue Prat, à notre droite. Celui-ci abritait quatre logis de premier ordre. Dans cet immeuble habitait l'ingénieur principal de l'usine, le directeur de l'hôpital, le chef de la section de bien-être social et le directeur de l'école.
L'école publique se situe sur le côté droit de la rue Tarapacá. À l'intérieur, il est possible de visiter les anciennes classes des élèves de Humberstone.
Dans les années 40, la Directrice de l'école publique, Dina Erraz était une ancienne condisciple et collègue de la poétesse national Gabriela Mistral. En effet, Gabriela Mistral était directrice du Lycée de filles d'Antofagasta. À cette époque, Dina Erraz avait l'habitude de l'inviter chez elle. Lors de ses visites, Gabriel Mistral s'entretenait et discutait avec les habitants d'Humberstone.

 

La Pulpería ou marché d'Humberstone

Après la visite de l'école publique, nous arrivons à la fin de la rue Tarapacá et tournons à gauche dans la rue Ramirez. Nous longeons maintenant la pulpería ou marché couvert se situant à notre droite et donnant aussi sur la place. Cet édifice est parcouru par des arcades lui conférant une allure très particulière. La pulpería fonctionnait comme un grand magasin où les travailleurs et ouvriers d'Humberstone pouvaient acquérir diverses marchandises amenées par bateau jusqu'au port d'Iquique et par train jusqu'aux hangars de ce marché. On y vendait des produits comme les légumes, la viande, le pain, mais aussi des articles de couture, des vêtements ou encore de l'alcool. Certains de ses objets sont exposés dans les deux salles jouxtées à la pulperia.
Ce commerce fournissait donc tout le nécessaire aux familles et était décompté sur les fiches de salaires.
Anciennement, alors qu'Humberstone se nommait encore "La Palma", les travailleurs ne recevaient pas de salaires. Ils étaient payés par un système de fiches faisant office de monnaie obligatoire imposée par la compagnie. L'ouvrier voyait donc son pouvoir d'achat limité à la seule zone du bureau de salpêtre. Les individus étaient donc obligés de payer des fortunes pour leur consommation quotidienne et la compagnie s'enrichissait. Cette pratique, héritée de l'époque péruvienne, anéantissait totalement la liberté d'acquisition du travailleur qui voyait tous les profits de son labeur glissé dans les mains des propriétaires capitalistes des bureaux de salpêtre. Lorsque pour des pour raisons de force majeure, l'employé avait besoin d'argent en liquide, la compagnie lui changeait ses fiches avec une taxe de 20 à 50%. Tout ce que l'on achetait ailleurs que dans la pulperia était considéré comme de la contrebande. Le travailleur était très souvent persécuté et menacé de renvoi. La répression était donc féroce. En cas de récidive, l'homme et sa famille étaient jetés sur une route quelconque du désert avant le lever du soleil.
Cette exploitation de l'homme par l'homme donnera d'ailleurs naissance aux premières luttes sociales souvent réprimées dans le sang. Une des plus tristement célèbres est celle de la Matanza de la Escuela Santa María d'Iquique qui eut lieu le 21 décembre 1907. Ce jour-là, plus de deux mille travailleurs furent massacrés par l'armée.
Tous les bureaux du salpêtre utilisaient un système de fiches que l'on peut aujourd'hui découvrir au Musée du Salpêtre à Iquique. On estime à peu près à 137 les différents bureaux du salpêtre du nord chilien mais il est impossible d'obtenir une quantité exacte. À l'époque, on utilisait des fiches de cartons, de papiers, de nickel, d'aluminium ou encore de bronze. Chacune d'entre elles étaient stylisée en fonction du bureau. On usait aussi de la psychologie en diversifiant les logos, en modifiant la taille ou la valeur pour renforcer l'illusion d'un faux salaire chez le travailleur.

 

Le théâtre de Santiago Humberstone

À la moitié de la rue Ramirez, à notre gauche se trouve le théâtre d'Humberstone. Ce grand édifice est construit dans son entièreté en pin de Oregon, un type de bois que les bateaux vides utilisaient comme lest lorsqu'ils venaient d'Europe ou d'ailleurs pour charger le salpêtre au port d'Iquique. Ce magnifique bâtiment conserve ses rangées de fauteuils d'époque mais beaucoup de meubles ont disparu au cours du temps. Nombre d'artistes nationaux comme Violeta Parra ou encore Lucho Barrios se sont présentés sur la scène de ce fabuleux théâtre. On pouvait aussi assister à des opérettes telles que la zarzuela d'Espagne et à d'autres spectacles venus du vieux continent. Le théâtre populaire n'était pas pour autant dénigré. Au contraire, on assistait aussi à des pièces créées par les habitants de la Pampa du grand nord chilien et qui souvent avaient un attrait à la vie du travailleur du salpêtre. Les diverses oeuvres théâtrales circulaient d'ailleurs dans les nombreux bureaux de l'immense désert.
Le théâtre d'Humberstone remplissait aussi les fonctions de cinématographe. On y projetait des films muets en noir et blanc mais et plus tard, les images en Technicolor firent leur apparition. Chaque année, pour les célébrations de la Semaine du Salpêtre, cet endroit est repeint et on efface les graffitis laissés par des visiteurs souvent nostalgiques.

 

La Place

En face du théâtre, se trouve la Place du Bureau de Salpêtre Santiago Humberstone. Sur cette place, étaient célébrées les Fêtes Patriotiques et autres manifestations officielles telles que le 21 Mai, la Noël, le Nouvel An ou encore la Fête de la Sainte Vierge de la Carmen et l'anniversaire de la fondation d'Humberstone. Les Fêtes Patriotiques se fêtaient donc sur cette place et la paix régnait dans la communauté de travailleurs formant à cette occasion une seule et même famille. La fraternité était de mise et les tables s'emplissaient de tout type de nourriture et boissons typiques. On organisait aussi de nombreux tournois et championnats sportifs. Des concours de danses et des ballets populaires animaient la fête. Pendant ces événements, les rancoeurs et amertumes accumulées au cours d'une année de dur labeur se résolvaient entre hommes du désert. L'individu cherchant à assouvir quelconque besoin de vengeance était banni et on le considérait alors comme un Chilien médiocre.
La Place d'Humberstone avait aussi un rôle social de première importance. Lorsque se déclarait la grève et que les diverses activités de résistance s'organisaient face à l'oppression patronale, la place devenait le lieu de rassemblement. On essayait aussi de divertir la population durant ces actes et ces conversations durant parfois tard dans la nuit. Des orchestres et chanteurs locaux s'installaient alors sur la place pour offrir leurs répertoires à la foule des travailleurs.

 

La Piscine

Nous longeons lentement la façade de l'hôtel et nous arrivons à la piscine sur notre droite. Il s'agit de l'ancienne piscine d'Humberstone. À l'époque, cette infrastructure n'avait rien à envier à celles des grandes villes. En effet, la piscine était équipée de plusieurs postes de vente de crème glacée, mais aussi d'une pergola, d'une petite place et d'un bassin pour les plus jeunes. Elle était alimentée par les eaux extraites du sous-sol à une profondeur de 42 mètres. Cette opération ingénieuse était réalisée à l'aide de pompe à eau électrique. Il est encore possible aujourd'hui d'observer les vestiges de ces machines sous les gradins de la piscine. C'est aussi en ce lieu que s'est réalisé le dernier rassemblement social où les différents et employés furent mis à pied en 1960.

 

Les maisons des ouvriers mariés

Nous sommes maintenant dans la rue Esmeralda, nommé ainsi en l'honneur du navire de la flotte chilienne "La Esmeralda", coulé après quatre jours d'intenses combats contre le cuirassé péruvien "El Huascar" Lors de la Guerre du Pacifique. Le bloc de maisons à notre gauche correspond aux demeures que la compagnie mettait à disposition des ouvriers mariés et de leurs familles respectives. Ces baraquements possédaient des commodités que l'on ne retrouvait que dans les villes. En effet, ils étaient équipés d'une cuisine, de trois chambres et d'une cours intérieure. Ces blocs donnent sur la rue Pedro de Valdivia se situant à l'ouest.

 

En 1872, la société d'extraction de nitrate Guillermo Wendell a fondé les salpetreries de Santa Laura, alors que la région faisait encore partie du Pérou. La même année, James Thomas Humberstone fonda la "Compagnie du Nitrate du Pérou", créant les exploitations de "La Palma". Les deux sites se développèrent rapidement, devenant des villes animées caractérisées par de beaux bâtiments de style anglais.

L'Hôtel de Santiago Humberstone

Nous sommes toujours dans la rue du théâtre, la rue Ramirez. Nous allons prendre à droite, dans la rue Blanca Encalada. L'hôtel est le deuxième bâtiment blanc de style Art Deco à l'intersection de la rue Esmeralda et de la rue Blanco Encalada. Plus qu'un hôtel, cet endroit était aussi un Club Social et l'accès y était contrôlé et restreint. Seuls pouvaient y pénétrer les chefs, les cadres supérieurs et les employés administratifs. Les personnes, autant les hommes que les femmes, devaient se vêtir de blanc des pieds à la tête pour pouvoir entrer au Club Social. En effet, l'administration anglaise était inflexible, et l'entreprise se préoccupait beaucoup de l'image de ses employés quelque soit son grade. Au personnel désirant faire partie du club, on soumettait un type de code vestimentaire. Les hommes, par exemple, devaient utiliser une montre d'argent orné d'une chaîne ou encore un haut-de-forme. Cette tenue était de mise pour toutes les soirées. Les individus mangeaient proches ou retirés du local en fonction du rang et de l'ancienneté des services rendus au bureau.
Un système presque identique était utilisé lors des bals mondains. On remettait à chaque participant une carte accompagnée d'un numéro ; les messieurs recevaient une carte rouge et les dames une carte blanche. Comme les numéros étaient répartis au hasard, il était impossible de connaître son partenaire à l'avance. Cette pratique donnait un air de fantaisie à ces soirées et beaucoup de rencontres fortuites se créaient pour le plus grand bonheur de l'assistance.
Le grand salon était superbement décoré et très illuminé. Deux files de chaises étaient disposées l'une en face de l'autre ; une rangée pour les femmes et une rangée pour les hommes. Lorsque résonnaient les trois coups, chacun devait se lever et tenter de retrouver sa moitié en fonction du numéro et de la couleur. La soirée commençait toujours de la sorte et s'éternisait parfois aux petites heures du matin.
L'hôtel possédait aussi une salle de billard où les convives attendaient de façon ludique l'heure du repas. Du côté nord, dans le fond de l'hôtel se trouvent les cuisines où il est encore possible aujourd'hui d'admirer la grande cuisinière de fer forgé. Lorsque l'on observe la taille de celle-ci, on comprend mieux l'ampleur des repas servis aux employés de l'époque. En effet, Les petits-déjeuners, les déjeuners, les dîners et les soupers étaient copieux et il faut reconnaître que le travailleur de la pampa chilienne s'alimentait très bien.
Enfin, au sein de l'hôtel, se trouve la Pergola ou patio intérieur fait de paille d'Équateur. Cet endroit était pourvu d'un orchestre animant les nombreux thés dansants.

 

La manzana de Casas de solteros ou paté de maisons pour ouvriers célibataires

Ce bloc de maisons fut dessiné et construit en 1934. Il est composé par une portion d'habitations du côté sud et les cinq rangées du côté ouest après la rue Pedro de Valdivia. Ce complexe est édifié pour l'usage principal des hommes célibataires et les commodités sont donc réduites par rapport aux avantages que possédaient les familles d'Humberstone. Les toilettes se partagent et les lavoirs sont communs. L'accès à cette partie du campement était interdit aux femmes et aux enfants. Les entrées extérieures étaient équipées de quatre portails et deux postes de gardes. Les ouvriers rentraient par l'intérieur de l'ensemble.

 

Le Marché d'Humberstone ou Recova

Nous terminons notre visite des petites demeures des ouvriers célibataires et retournons par l'arrière de la piscine à notre droite et de l'hôtel dans la direction ouest. L'édifice que nous apercevons sur notre gauche au coin de la rue Blanco Encalada correspond au marché ou Recova, deuxième marché de cette ville du désert après la Pulpería. Nous sommes maintenant du côté sud de la place. Une horloge se trouve sur la partie supérieure de la Recova. Elle était aussi équipée d'un poste de musique rythmant le passage de la population au coucher du soleil.
Au sein de la Recova, plusieurs commerces étaient regroupés. Y étaient installés des ateliers photographiques, des magasins de chaussures, des librairies et des coiffeurs. Dans la partie centrale, on trouvait principalement des vendeurs de légumes. Le plus célèbre dans la mémoire des habitants d'Humberstone est certainement le propriétaire de l'épicerie "Los Chilotes", Juan Chang surnommé "El Chino". Ce personnage avait l'habitude de peser la marchandise en utilisant ses propres mains comme balance sans jamais se tromper. On trouvait encore une boucherie, des marchands de bois et de poissons. Au milieu de la Recova, se dresse une fontaine que les commerçants utilisaient pour rafraîchir et laver les produits. Pour finir, un grand comptoir métallique servait de rangement pour les achats des différents clients.

 

L'Église et l'école maternelle

Nous sommes dans la rue Recova et le dernier édifice que nous rencontrons est l'Église de Jesús Obrero ou Jésus Ouvrier. Ce temple fut construit par la Congrégation des Pères de Marie l'Immaculée. Il fut restauré complètement en 1989 car il était dans de mauvaises conditions. Sa ligne architectonique est moderne et il est construit avec du bois Pino de Oregon comme le Théâtre. Jouxtant cet édifice, se trouve l'école maternelle "San Mauricio" où les plus petits du bureau de salpêtre faisaient leurs premiers apprentissages. Cette petite maternelle est la première à avoir été fondé dans la région d'Iquique.

 

Le Ferrocarril ou Chemin de fer à l'époque de l'or blanc

Nous arrivons à la fin du parcours et nous retrouvons l'entrée du campement où nous pouvons encore une fois observer les anciennes locomotives et les anciennes voies ferroviaires. Avant de terminer, il est intéressant de faire un détour sur le rôle et la fonction du chemin de fer dans le commerce du salpêtre. Avant l'introduction des locomotives, les bureaux transportaient leurs matières à l'aide de chariots tirés par des mules. Quand Humberstone se nommait encore "La Palma", le campement est équipé de deux locomotives travaillant de façon interne, c'est-à-dire transportant les résidus jusqu'aux amas de gravats et autres substances. Lorsque James Thomas Humberstone arrive au Chili, il devient propriétaire du bureau de Agua Santa, administré par une compagnie anglaise The Nitrate Railways. Celle-ci demandera au gouvernement chilien de doter le bureau d'un chemin de fer jusqu'à la crique de Caleta Buena. Cette ligne leur fut concédée en 1890 et se mit à relier plusieurs bureaux de salpêtre jusqu'au point d'embarcation pour les destinations étrangères. D'autres systèmes ferroviaires furent installés au cours des années.

 

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James Thomas Humberstone alias Santiago Humberstone
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