La population au Chilienne : premiers peuples et immigration
Premiers peuples et colonisation espagnole
Avant l’arrivée des Espagnols au 16e siècle, le territoire chilien était habité par divers peuples indigènes. Les Mapuches, Aymaras, Atacameños, Diaguitas, Kaweskars, Kollas et Yagans constituent les principaux peuples reconnus aujourd’hui. Ces communautés ont développé des cultures variées adaptées aux différentes régions géographiques, allant de l’agriculture dans l’Atacama à la pêche sur les côtes. L’arrivée des conquistadors espagnols au 16e et 17e siècles, principalement des régions d’Estrémadure et de Castille, a marqué le début des mouvements migratoires vers le Chili. Ces conquistadors, accompagnés de petits groupes d’esclaves africains, ont transformé la composition démographique du pays. À cela, s’ajoute le peuple des Rapanuis, lors de l’annexion de l’île de Pâques au Chili dès 1888. Au moment de l’abolition de l’esclavage au Chili au 19e siècle, les esclaves représentaient environ 1,5% de la nation. Durant ce siècle, on assiste aussi à d’importants mouvements migratoires colonisateurs provenant d’Europe, soutenus par le gouvernement chilien, principalement d’Allemagne, du Royaume-Uni, d’Irlande, de Croatie, de France, de Grèce, des Pays-Bas, d’Italie et de Suisse.
Composition démographique actuelle
La population chilienne est diverse, composée d’environ 11 % d’indigènes, principalement Mapuche et Aymara. Elle est concentrée dans la région métropolitaine de Santiago. Les migrants viennent surtout d’Amérique latine : Vénézuéliens (30,7 %), Haïtiens (12,5 %), Péruviens (16,3 %), Colombiens (11,4 %). L’essor économique du pays attire ces populations.
L’immigration au Chili
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L'immigration allemande
L'immigration allemande a commencé avec la "Loi d'immigration sélective" de 1845, visant à recruter des résidents allemands de niveau socioculturel moyen et élevé pour coloniser le sud du Chili entre Valdivia et Puerto Montt. Ces communautés ont revitalisé l'économie locale et influencé la culture, notamment au sein de l'armée chilienne, qui a adopté la tradition militaire prussienne après la guerre civile de 1891. Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux juifs allemands fuyant l'Holocauste ont trouvé refuge au Chili.
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L'immigration croate
Une des vagues mirgatoires les plus importantes au Chili concerne les Croates, qui représente actuellement environ 2% de la population nationale. Les premiers Croates sont arrivés au Chili à la moitié du 19e siècle, fuyant les guerres et des maladies telles que la peste. Les communautés les plus nombreuses se trouvent dans la zone des villes d’Antofagasta au nord et de Punta Arenas au sud, ainsi que dans la capitale chilienne. De nombreuses personnalités du Chili appartiennent à la communauté croate, comme l’écrivain Antonio Skarmeta et l'entrepreneur Andronico Luksic.
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L'immigration anglaise, irlandaise, galloise et écossaise
Les Anglais, Irlandais, Gallois et Écossais sont arrivés au Chili lors de l’apogée de l’extraction du salpêtre à la fin du 19e siècle, principalement dans la région de Valparaiso. Actuellement, la colonie britannique est dispersée sur le territoire chilien et a atteint un niveau socio-économique généralement élevé.
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L'immigration française et suisse
La vague d’émigrants de France et de Suisse a eu lieu au 19e siècle dans une moindre mesure. Ils se sont principalement installés dans la 10e Région de l’Araucanie. Entre 1882 et 1897, on estimait le nombre de Français vivant au Chili à plus de 8 000 personnes. Cette colonie s’est consolidée au fil des années, notamment dans le secteur de l’éducation, avec de nombreux collèges de l’Alliance française dans le pays. Les suisses, arrivés à la fin du 19e siècle, ont souvent été confondus avec les Français, les Italiens et les Allemands en raison de leurs caractéristiques linguistiques et culturelles communes.
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L'immigration russe
Le Chili a également accueilli des réfugiés russes pendant la Guerre civile russe, composés de personnes qui n’adhéraient pas au régime communiste. Les Chiliens d’origine russe sont peu nombreux, mais d’autres réfugiés provenant d’Europe de l’Est, comme les juifs polonais, hongrois et tchèques fuyant les persécutions nazies entre 1930 et 1950, ont également trouvé refuge au Chili.
Les autres immigrations au Chili
Le Chili accueille aussi des migrants du Moyen-Orient (Palestine, Syrie, Liban). Les Palestiniens, arrivés au début du XXe siècle, forment la plus grande communauté arabe, bien intégrée, surtout à Santiago, La Calera, San Felipe et Los Andes. La communauté asiatique représente environ 3 % de la population, avec une présence croissante de Chinois, Taïwanais, Japonais, Coréens, ainsi que quelques Indiens et Pakistanais. Ces dernières années, l’immigration vénézuélienne et colombienne a fortement augmenté. Les Vénézuéliens fuient la crise, les Colombiens la violence. Ces deux groupes s’installent surtout à Santiago, attirés par le travail et de meilleures conditions de vie, renforçant la diversité culturelle du pays.
Impact de la croissance démographique sur l’économie
Emploi et main-d’œuvre
La croissance de la nation chilienne, alimentée par la venue de migrants, a un impact significatif sur le marché du travail et l'économie en général. L'augmentation de la population active a permis de répondre à la demande croissante de main-d'œuvre dans divers secteurs économiques, notamment la construction, l'agriculture, les services, et l'industrie manufacturière. Cette dynamique démographique a contribué à une diversification du marché du travail, où de nombreux résident étrangers occupent des postes à différents niveaux de qualification. Les immigrants apportent souvent des compétences spécifiques et diversifiées, ce qui enrichit le vivier de talents disponibles et favorise l'innovation. Par exemple, les professionnels qualifiés dans les domaines de la technologie et des services de santé, issus de pays comme le Venezuela, ont comblé des lacunes dans ces secteurs. De plus, l'augmentation de la main-d'œuvre a stimulé la création d'emplois, car les nouvelles entreprises et les investissements étrangers affluent pour profiter de ce réservoir de travailleurs.
Cependant, cette croissance démographique pose également des défis. La concurrence accrue pour les emplois peut entraîner des tensions sur le marché du travail, surtout pour les emplois peu qualifiés. Les Chiliens locaux peuvent ressentir une pression sur les salaires et les conditions de travail. Pour mitiger ces effets, le gouvernement chilien doit continuer à investir dans la formation professionnelle et l'éducation pour s'assurer que tous les travailleurs, y compris les migrants, disposent des compétences nécessaires pour participer à une économie de plus en plus complexe et compétitive.
Consommation et marché intérieur
L'expansion de la population chilienne a un effet direct sur la consommation et le développement du marché intérieur. Une hausse de ses habitants signifie une demande accrue pour une variété de biens et de services, allant de l'alimentation et des vêtements aux technologies et aux services de santé. Cette augmentation de la consommation stimule la production locale et attire les investisseurs, tant nationaux qu'internationaux, désireux de profiter de ce marché en expansion. Les nouveaux migrants, en particulier, introduisent des habitudes de consommation diversifiées et peuvent créer des niches de marché pour des produits et services spécifiques à leurs cultures d'origine. Cela peut être vu dans l'essor des restaurants, des magasins spécialisés (coiffure, esthétique, vêtements), et des événements culturels.
Conséquences socio-culturelles de l’immigration
Intégration et diversité culturelle
L'intégration des résidents étrangers au Chili est un processus complexe, marqué par divers efforts institutionnels et communautaires. Les programmes d'apprentissage de la langue espagnole, les centres communautaires et les campagnes de sensibilisation sont essentiels pour aider les nouveaux arrivants à s'intégrer dans la société chilienne.
La diversité culturelle enrichit la société chilienne de multiples façons. Les influences culinaires, musicales, artistiques et linguistiques des différentes communautés étrangères créent un paysage culturel vibrant et dynamique. Par exemple, la cuisine péruvienne, vénézuélienne et colombienne gagne en popularité, tandis que les festivals attirent des participants de diverses origines, favorisant ainsi le dialogue interculturel et la compréhension mutuelle. Cette diversité culturelle contribue également à l'innovation et à la créativité dans différents secteurs de la société.
Relations interculturelles et identité nationale
Les relations interculturelles entre les communautés étrangères et du peuple chilien sont souvent marquées par des dynamiques de coopération et de tension. D'un côté, les interactions quotidiennes dans les écoles, les lieux de travail et les quartiers favorisent la construction de liens sociaux et la solidarité. De nombreux Chiliens reconnaissent et apprécient l'apport des immigrants à l'économie et à la culture nationale, et des initiatives locales visent à promouvoir l'inclusion et la cohésion sociale. Toutefois, certains segments de la population chilienne peuvent ressentir une menace à leur identité, surtout en période de crise. Pour surmonter ces défis, il est crucial de renforcer les politiques d'inclusion et d'éducation interculturelle, tout en célébrant la diversité comme une richesse nationale. Le dialogue continu entre toutes les communautés est essentiel pour bâtir une identité nationale inclusive et résiliente.
Passionnée par le Chili depuis longtemps, bien avant même ses premiers pas sur le continent sud-américain, Marilys a fait de cette fascination son métier. Spécialisée en contenus numériques chez Korke, elle puise dans ses découvertes personnelles pour créer des guides pratiques à destination des voyageurs.
Sa polyvalence et son sens du détail, nourris par ses explorations au Chili et en Argentine, se retrouvent dans chaque recommandation. Son instinct de voyageuse et son attention à ce que ces terres australes révèlent au-delà des apparences invitent à les découvrir avec justesse et sensibilité.