Le caracara, le rapace endémique d’Amérique du Sud
El carancho : espèce et distribution
Ce rapace diurne appartient à la famille des Falconidés. Il est largement distribué en Amérique du Sud, depuis le centre du Chili et de l’Argentine jusqu’à la Terre de Feu, en passant par l’Uruguay, le Paraguay et une grande partie du Brésil.
Le Caracara huppé (Caracara plancus) est l'espèce la plus répandue du genre. Plusieurs espèces cohabitent sur ces territoires : le Caracara montagnard (Phalcoboenus megalopterus), le Caracara austral (Phalcoboenus australis), le Caracara Chimango (Milvago chimango) et d'autres représentants moins communs.
Adaptations et comportements du caracara en Patagonie
Le caracara apprécie les espaces ouverts où il peut chasser à vue : savanes, forêts claires, prairies parsemées de palmiers, bordures de rivières. On le trouve du niveau de la mer jusqu'en altitude, souvent près des activités humaines (troupeaux de bétail, pâturages, cultures, villages), sans pour autant être craintif. Majoritairement sédentaire, il vit seul ou en couple mais peut se rassembler en bandes si la nourriture abonde.
Il chasse principalement à l'affût, perché en hauteur, guettant rongeurs, reptiles, insectes et charognes avec un certain opportunisme. Contrairement à la plupart des rapaces, le carancho se déplace régulièrement au sol, profitant des charognes tout en capturant diverses proies vivantes : reptiles, crabes, vers de terre (en retournant le sol ou l'herbe avec ses pattes), insectes comme les coléoptères et larves de lépidoptères. Cette flexibilité alimentaire montre à quel point l’espèce sait tirer parti de son environnement. Selon le Dr. Carlos Mendoza, ornithologiste à l'Université de Santiago du Chili : "le caracara manifeste une intelligence adaptative comparable à celle des corvidés, famille reconnue pour ses capacités cognitives exceptionnelles. Cette intelligence lui a permis de prospérer dans des environnements où d'autres prédateurs peinent à survivre."
En Patagonie, il joue un rôle fondamental. Charognard principal dans certaines régions isolées, il contribue au nettoyage naturel en éliminant les carcasses d'animaux morts, limitant ainsi la propagation de maladies ; une fonction sanitaire essentielle à l'équilibre de l'environnement, notamment là où les distances entre communautés humaines sont considérables.
Le caracara dans les cultures autochtones
Profondément ancré dans l'imaginaire des premiers peuples, le caracara occupe une place privilégiée dans les mythologies Mapuche, Tehuelche et Selk'nam. Pour ces cultures, l'oiseau incarne la vigilance et l'adaptabilité, qualités essentielles pour survivre dans l'environnement austère des confins australs. Dans la cosmogonie Selk'nam, originaire de Terre de Feu, le carancho était considéré comme un messager entre le monde des vivants et celui des esprits. Sa présence était interprétée comme un signe de protection, tandis que son cri caractéristique pouvait annoncer un changement imminent ou prévenir d'un danger. Dans la culture populaire, sa visite peut être chargée de symbolisme. Pour certains, c'est un synonyme de vigilance, rappelant l'importance de rester alerte face aux changements.
Observation du caracara : où et comment voir ce rapace en Amérique du Sud ?
Reconnaître les espèces de caracara lors de votre voyage au Chili et en Argentine
La Patagonie, côté chilien comme argentin, abrite plusieurs espèces de caracaras, faciles à différencier par leurs caractéristiques propres.
Le caracara huppé est le plus répandu et le plus facile à repérer. Cet imposant carancho mesure jusqu'à 65 centimètres avec une envergure atteignant 1,20 mètre. Son plumage caractéristique présente une calotte noire contrastant avec une poitrine blanchâtre, tandis que ses longues pattes jaunes lui permettent une démarche assurée au sol. On reconnaît aussi ses larges ailes présentant des "fenêtres" blanches bien visibles à l'extrémité. Il est observable dans les steppes, prairies et zones ouvertes du Parc National Torres del Paine au Chili, du Parc National Los Glaciares en Argentine, autour d'El Calafate et à la Réserve Laguna Nimez. La Péninsule Valdés, les alentours d'El Chaltén et le Parc National Patagonia permettent de faire de belles observations.
Le caracara austral, plus rare et localisé, se rencontre principalement dans les zones côtières du sud de la Patagonie et en Terre de Feu. Son plumage adulte est majoritairement noir brillant avec une poitrine et un cou blancs, son bec gris foncé et ses pattes orange vif complètent ce tableau contrasté. Les jeunes individus arborent un plumage brun moucheté qui évolue progressivement vers la livrée adulte sur plusieurs années. L'Île des États héberge entre 10 et 25% de la population mondiale de cette espèce. On peut également l'observer dans le Parc National Terre de Feu, le canal Beagle près d'Ushuaia, et les zones côtières de l'île Navarino. "Observer un caracara austral se nourrissant sur une plage de Terre de Feu, avec en arrière-plan les montagnes enneigées, constitue l'une des expériences ornithologiques les plus emblématiques de Patagonie," affirme María Fernández, guide naturaliste spécialisée dans les circuits ornithologiques en Patagonie.
Le caracara chimango (Milvago chimango), plus petit que ses cousins, présente un plumage plus uniforme, principalement brun clair avec des nuances de blanc sur le croupion. Il est très commun autour d'El Calafate, Punta Arenas, et dans les zones agricoles ou les abords des colonies de manchots. La Réserve Laguna Nimez est également un site privilégié pour l'observer, notamment au-dessus des roselières où il chasse.
État de conservation
Le caracara austral est le rapace le plus rare, avec une population estimée entre 1 000 et 2 500 individus matures, mais l'espèce est actuellement classée comme quasi menacée car les études scientifiques ont démontré que la population sauvage reste stable. Par le passé, ces oiseaux ont été abattus par les éleveurs qui les accusaient de tuer les agneaux nouveau-nés, les repoussant vers les îles les plus reculées des Falklands. Aujourd'hui, des efforts de conservation sont en place pour protéger les quelque 1 000 individus restants.
Le caracara chimango, quant à lui, prospère actuellement, bénéficiant en partie de la déforestation. Il est le plus commun dans une grande partie du Chili et de l'Argentine, avec une population en augmentation et aucune menace immédiate identifiée.
Les menaces principales pour ces espèces incluent la perte d'habitat due à la conversion des terres pour l'agriculture et le développement urbain, bien que les specimens se montrent généralement adaptables.
Conseils pour photographier les caracaras
Contrairement à d'autres rapaces plus farouches, ils se montrent généralement tolérants à la présence humaine, surtout dans les zones touristiques où ils se sont habitués à côtoyer l'homme.
Privilégiez un téléobjectif d'au moins 300mm pour capturer des images détaillées sans les déranger. Les premières heures du matin et la fin d'après-midi offrent la meilleure lumière, correspondant à leurs périodes d'activité maximale. Le printemps austral (septembre à novembre) reste la période idéale avec des températures douces (5 à 11°C) et moins de touristes qu'en été.
Les photographes chanceux pourront immortaliser des scènes de chasse, des interactions sociales ou des comportements de parade nuptiale, particulièrement spectaculaires chez le caracara huppé. Utilisez un déclencheur silencieux (mode rafale à 8-10 i/s) et avancez progressivement en marquant des pauses régulières pour ne pas effaroucher les oiseaux.
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