Les vallées Calchaquis, dans le nord-ouest de l'Argentine

L’origine des indiens Calchaquis

Avant la colonisation de l’actuel territoire argentin par les Conquistadores espagnols, les indiens Calchaquis étaient présents dans la région nord-ouest de l’Argentine. Ils occupaient les montagnes et hautes vallées des provinces de Jujuy, Salta, Tucuman, La Rioja, San Juan et Santiago del Estero. Ils faisaient avec d'autres peuples partie de l’ethnie Diaguita, tels que les indiens Capayan, les indiens Quilmes, les Pumamarcas, les Tilcaras ou encore les Yacampis. Tous partageaient une langue commune, le diaguita ou le cacán. Ce dialecte amérindien se parlaient dans les régions andines d'Argentine, mais aussi dans le désert d’Atacama et de Coquimbo au Chili.

Leur nom, donné au 17e siècle, est en réalité l’éponyme d’un de leurs premiers caciques, Kalchaki, prénommé Juan Calchaqui par les Espagnols. Ce dernier avait réussi en 156 à éloigner les troupes européennes de la province de Santiago del Estero.

Pendant toute la période de la Conquête, les Espagnols n’avaient pu pénétrer ces vallées, où la culture diaguita était encore très forte. Les différentes seigneuries diaguita étaient réparties de la façon suivante : les Pulares au nord, les Diaguitas à l’ouest et les indiens Calchaquis à l’est. Les indiens Calchaquis étaient constitués d’environ 12 500 personnes.

Rare photographie d'une famille diaguita des vallées Calchaquis

Les guerres Calchaquis, un conflit historique de plus d’un siècle

Les confrontations entre les redoutables guerriers Calchaquis et la couronne espagnole se partagent en trois guerres distinctes :

La première guerre calchaqui remonte à 1560, conduite par Juan Calchaqui et par les kuracas Quipildor et Viltipoco, fonctionnaires de l’empire inca. Elle réussit à maintenir les Européens hors des territoires calchaquis et mit à sac plusieurs villes fondées par les Espagnols telles que Cañete, Córdoba de Calchaqui et Londres.

Un conflit, surnommé « la rébellion de Viltipoco », éclata en 1594. Le kuraca Vitilpoco, chef de l’ethnie argentine et bolivienne des Omaguacas, organisa un soulèvement rassemblant plus de 10 000 hommes issus des tribus diaguitas. Il fut toutefois capturé par un groupe de 25 soldats espagnols et mourut en prison, à San Salvador de Jujuy.

La seconde guerre dura sept ans, de 1630 à 1637. Dirigée par le kuraca Chalamin, elle provoqua à nouveau la destruction des villes créées par les Espagnols. Chalamin fut cependant capturé et exécuté par les troupes espagnoles.

La troisième guerre calchaqui, et la dernière, s'étendit de 1658 à 1667. Elle fut menée par un aventurier originaire d’Andalousie Pedro Bohorquez. Celui-ci se proclamait Inca, et était accepté en tant que tel par les tribus. Grâce à l’appui des jésuites et d’une armée de plusieurs milliers de guerriers, il contrôla la région pendant plusieurs années. Il finit par se rendre en 1659 avec l’intention d’être pardonné par la couronne, mais fut exécuté à Lima. La guerre prit fin le 2 janvier 1667. La population diaguita et ses derniers combattants furent déportés et réduits à l’esclavage.

Poteries caratcéristiques de l'art diaguita

Organisation sociale et mode de vie

Sédentaire, les Calchaquis étaient organisés en tribus ou clans, les « aillus », communautés familiales de la région andine, régie par un chef, le kuraca (le cacique). Celui-ci qui pouvait compter plus d’une épouse, selon sa condition économique. Les indiens Calchaquis étaient ainsi polygames. Si l’époux venait à mourir, c’était le frère qui héritait de ses femmes. Les caciques arrivaient au pouvoir par succession, avec une autorité absolue.

À l’instar des Incas, leurs maisons étaient construites par superpositions de pierres asymétriques de différentes tailles et utilisaient l’adobe. Ils construisaient des « pucaras », fortifications typiques des cultures andines, pour se défendre des attaques extérieures.

Les indiens Calchaquis vivaient de l’agriculture et de la chasse. Ils plantaient principalement du maïs, des haricots, du quinoa et des pommes de terre, qu’ils cultivaient en système de terrasses. Ils élevaient des lamas, qui leur servaient de nourriture, de transport et leur laine pour confectionner leurs habits. Ceux-ci sont amples et ornés de motifs géométriques. Ils chaussaient des ushutas, souliers traditionnels de cuir semblables à des sandales. En outre, ils se couvraient la tête de bonnets et de bandeaux aux couleurs très vives. Excellents dans le travail du cuivre, de l'or et de l'argent, ils portaient de nombreux pendentifs, boucles d’oreille, mais aussi des plastrons de plumes, d’os, de pierres et de métal. La céramique et la poterie étaient également importantes pour eux, qu’ils utilisaient au quotidien et lors de rituels funéraires.

Au niveau spirituel, les Calchaquis pratiquaient le culte du soleil et croyaient en diverses divinités liés aux éléments de la nature comme la pluie, le tonnerre ou le vent, connectés avec la Terre-Mère. Les prêtres considérés comme magiciens et médecins, étaient capables de guérir le corps et l’âme.

 


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