Les indiens Quilmes sont originaires des vallées du nord-ouest de l'Argentine
Les camélidés comme l'alpaga constituaient une ressource précieuse pour le peuple Quilmes

L'ethnie Quilmes, originaire des vallées Calchaquis

Les indiens Quilmes habitaient la zone des vallées Calchaquis, qui s’étend sur les provinces argentines de Salta, de Catamarca et de Tucumán jusqu’aux alentours de la frontière bolivienne. Ce peuple était l’une des ethnies préhispaniques les plus importantes de ces vallées. Les villages pouvaient atteindre plusieurs milliers d’habitants.

Comme la majorité des ethnies andines, les différents clans étaient régis par des kuracas (caciques). Les Quilmes font partie de l’ethnie Diaguita. Leur langue était le cacán, dont la distribution linguistique correspond au nord-est de l’Argentine et au Petit Nord du Chili. En cacán, Quilmes ou Kilmes signifie « entre les collines ».

 

Un peuple courageux et résistant

Les indiens Quilmes se sont installées dans les vallées aux environs du 15e siècle. Ils sont connus pour avoir résisté aux attaques des incas et à l’invasion de la Couronne espagnole, arrivée durant le 16e siècle. Ils refusaient de se soumettre à la domination espagnole. Les colons souhaitaient soumettre les indiens et exploiter les terres, mais également libérer cette zone pour leur route vers le Pérou. Le peuple Quilmes s’est vu alors participer aux guerres Calchaquis, aux côtés des autres peuples diaguitas, en défendant leur territoire et leur identité durant plus de 130 ans.

En 1665, après de nombreux conflits, le gouverneur de la province de Tucuman, Alonso Mercado y Villacorta, envahit les vallées et réduisit le peuple Quilmes, déjà fortement abattu par la faim et l’isolement. Sur l’ancienne cité, les Espagnols établirent le "Fort de San Francisco de Los Quilmes". Les indiens Quilmes furent finalement déportés par les Espagnols à 1 200 km de leur lieu d’établissement, dans la réduction de Santa Cruz de Quilmes, proche du fleuve Río de la Plata, la zone actuelle de la ville de Quilmes, au sud-est de la province de Buenos Aires. D’autres membres, condamnés à l’esclavage, furent emmenés à San Miguel, Córdoba, et Santa Fe.

Durant le 18e siècle, la violence envers ce peuple indigène de la part des colons était à son comble. Les maladies, les métissages et la misère ont contribué à la forte diminution de la population Quilmes. En 1812, le gouvernement argentin décréta que les indiens Quilmes de la réduction comme étant un « peuple libre ». La date de cette proclamation, le 14 août 1812, correspond à la fondation de la ville.

Les actuels descendants des indiens Quilmes se comptent aujourd’hui à quelques centaines. Ils vivent majoritairement à l’ouest de la province de Tucumán et le long du fleuve Santa María qui coule entre les cordons montagneux de l’Aconquija et du Cajon. La langue cacán quant à elle, a aujourd’hui complètement disparu.

Les Quilmes construisaient des pukaras, forteresses faites de pierres caractéristiques des Andes
La citée sacrée des Quilmes, dans le nord-ouest argentin

Mode de vie des indiens Quilmes

Les Quilmes étaient une communauté solidaire d’agriculteurs dont le principe de base était la propriété territoriale collective. Ils possédaient aussi un système de distribution alimentaire communautaire. Ils cultivaient en terrasse le maïs, le quinoa, les pommes de terre et les haricots. Malgré l’aridité de la terre, les Quilmes ont réussi à élaborer un système d’irrigation complexe pour leurs cultures. Ils élevaient des alpagas et des lamas, qui leur servaient également comme moyen de transport des marchandises. Ils chassaient des guanacos, des vigognes, et cueillaient des baies, des graines et des fruits sauvages. La caroube était par exemple très consommée, en fruit, farine ou bien fermentée en alcool. Les hommes travaillaient le métal, le bronze, et construisaient leurs armes (arcs et flèches) à partir de bois et d’obsidienne.

Les indiens Quilmes étaient d’un niveau socio-culturel élevé et ils entretenaient des liens économiques et politiques avec les communautés voisines. D’un point de vue religieux, ils vouaient un culte à la Pachamama (la Terre-Mère), et croyaient au pouvoir du soleil, de la lune et des autres phénomènes naturels comme le tonnerre, les éclairs ou la pluie. Les Quilmes avaient également comme divinités le serpent bicéphale, le crapaud, le nandou, le jaguar ou encore la spirale.

 

Visiter les ruines de Quilmes

Planté sur la colline Alto del Rey, le site archéologique de la citée sacrée des Quilmes constitue une des premières et des plus grandes villes préhispaniques. Découvert durant la fin du 19e siècle, il se situe à environ 60 km au sud de Cayafate, à une altitude d’environ 1850 mètres au-dessus du niveau de la mer. L’emplacement stratégique, la construction sous forme de labyrinthe et ses deux forteresses situées en hauteur permettaient aux indiens Quilmes de résister aux différentes invasions étrangères.

L’ancienne citée abritait près de 4000 personnes. Elle possédait des places, des gradins, un amphithéâtre et des fortifications qui surplombaient la vallée. Les habitations pierreuses étaient de forme carrée et rectangulaire, avec une base souterraine. Le lieu était aussi pourvu d’enceintes pour l’élevage d’animaux, de cimetières et de greniers pour le grain et les récoltes. Un musée, situé au pied des ruines, expose une vaste collection d’objets archéologiques et de vidéos retraçant l’histoire de la citée et expliquant le mode de vie de ce peuple.

 


Pour en savoir plus sur les indiens Quilmes, nous proposons un exemple de voyage en Argentine dans la région de Salta et Tucuman qui vous permettra d'en savoir plus sur ce peuple disparu.